Saignement
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Michelin, Auchan, Vencorex… après plusieurs années de calme apparent, les menaces sur l’emploi se multiplient et inquiètent syndicats comme patronat. Avec, pour l’instant, des effets limités sur le taux de chômage.
Verra-t-on Michel Barnier défiler derrière une banderole CGT ? L’annonce coup sur coup, lundi et mardi, de plans sociaux massifs dans deux grandes entreprises françaises, Auchan et Michelin (3 650 suppressions de postes à elles deux), suscite de nombreuses réactions gouvernementales… en paroles du moins. « Je suis inquiet de savoir ce que nous avons fait dans ces groupes avec l’argent public que nous leur avons donné. Et donc nous allons nous poser des questions et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé pour en tirer des leçons », a prévenu le Premier ministre, mardi 5 novembre à l’Assemblée nationale. « Question légitime », a déclaré ce jeudi 7 novembre son ministre de l’Économie, Antoine Armand. Ces propos étaient néanmoins accompagnés, le lendemain, d’un rétropédalage de la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon : “Il n’est pas question aujourd’hui de demander à tout le monde de rembourser, ce n’était pas le contrat initial.”
Des sorties incohérentes à ce stade donc, mais qui reflètent tout de même un choc, la France semblant épargnée par de telles annonces depuis la fin de la crise sanitaire. Pourtant, cela fait quelques mois que patrons et syndicats ont commencé à mettre en garde contre un revirement. En mai, la CGT a publié un premier