Donald Trump aura-t-il les pleins pouvoirs ? Le nouveau président américain pourra s’appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris aux démocrates. Son parti est également en bonne position pour conserver le contrôle de la Chambre des représentants. En signant un retour retentissant à la tête des Etats-Unis, Donald Trump s’apprête dans le même temps à faire entrer une galerie de personnages hauts en couleur à la Maison Blanche.
Comme le rapporte Politico, l’équipe de campagne de Donald Trump a déjà entamé la transition, à peine 12 heures après la clôture du scrutin. Le Washington Post indique de son côté que l’équipe du milliardaire a déjà examiné des milliers de candidatures à des postes durant la campagne. Tour d’horizon des personnalités qui devraient l’accompagner dans sa future administration.
JD Vance, futur vice-président et figure de la « Nouvelle Droite »
JD Vance a soutenu Donald Trump pendant la campagne et il sait déjà où il siégera à la Maison Blanche : en tant que vice-président. Cet ex-militaire de 40 ans deviendra le troisième plus jeune vice-président de l’histoire des Etats-Unis. Cette position est d’autant plus exposée que le républicain de 78 ans sera le plus vieux dirigeant américain à prêter serment le 20 janvier.
Durant cette campagne, JD Vance, sénateur atypique de l’Ohio, s’est retrouvé embourbé dans une série de polémiques avec la résurgence de vieilles vidéos. Dans l’un d’eux, l’auteur à succès accusait les démocrates au pouvoir d’être une bande de « dames aux chats malheureuses » sans conscience de « l’intérêt direct » du pays, faute de progéniture.
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S’il est parfaitement aligné sur les positions migratoires et économiques de son patron, il apparaît plus à droite sur d’autres sujets, comme l’avortement, où il s’est prononcé contre les exceptions aux interdictions, même dans des cas de viol ou d’inceste. JD Vance est même devenu la figure de proue du mouvement de la « Nouvelle Droite », de jeunes conservateurs qui tentent de donner une direction plus radicale au mouvement isolationniste et anti-immigration de Donald Trump, écrivait Politico en mars.
Elon Musk, ministre de « l’Efficacité du gouvernement » ?
Elon Musk n’a ménagé aucun effort pour permettre à Donald Trump d’être élu. Le patron de SpaceX et Tesla a joué un rôle absolument inédit dans la campagne de la tribune, dépensant plus de 110 millions de dollars de sa fortune personnelle pour se faire élire. Le milliardaire a également organisé une série de meetings de campagne en faveur de la candidature républicaine dans l’Etat très contesté de Pennsylvanie. Il n’a d’ailleurs pas hésité à utiliser son réseau social, X (ex-Twitter), comme caisse de résonance des messages de Donald Trump.
Le patron du constructeur de voitures électriques devrait être récompensé. Donald Trump devrait le charger de réorganiser en profondeur l’administration fédérale. Selon l’AFP, Elon Musk pourrait prendre la tête d’un nouveau ministère de « l’Efficacité du gouvernement », dont l’objectif premier est de réduire le budget fédéral de 2 000 milliards de dollars, actuellement 7 000 milliards de dollars.
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Déjà, le président élu a affirmé qu’il entendait charger Elon Musk de réaliser un « audit complet » de l’administration américaine pour la réformer en profondeur, une mission qu’a acceptée l’homme le plus riche de la planète. Elon Musk, décrit par Donald Trump comme une « nouvelle star » dans son discours de victoire, fait déjà comme s’il était nominé : il a partagé mercredi matin un photomontage de lui dans le bureau ovale de la Maison Blanche.
Robert Kennedy Jr à la tête de la santé américaine ?
Durant la campagne, Donald Trump s’est également engagé à confier un « rôle important » à Robert Kennedy Jr., le neveu de l’ancien président « JFK ». Ce vaccino-sceptique, connu pour propager des théories du complot, était candidat indépendant à l’élection présidentielle américaine, mais s’est retiré de la course au profit de Donald Trump. “Il redonnera la santé à l’Amérique”, a salué sur scène le président élu mercredi matin.
Selon Le Washington PostRobert Kennedy Jr devrait jouer un rôle dans la surveillance de la santé et de la sécurité alimentaire. Il a présenté des plans visant à « éliminer la corruption et les conflits au sein des agences » et à « mettre fin à l’épidémie de maladies chroniques » au cours des 100 premiers jours du mandat de Donald Trump.
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Comme le rappelle Politico, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a commencé à faire pression publiquement pour que le chirurgien général de son État, le Dr Joseph Ladapo, exerce les fonctions de secrétaire à la Santé et aux Services sociaux.
Susie Wiles, chef de cabinet à la Maison Blanche ?
L’artisane du retour de Donald Trump, la stratège politique Susie Wiles, pourrait occuper le prestigieux poste de chef de cabinet à la Maison Blanche. Cette femme effacée de 67 ans est celle qui a mené la campagne victorieuse des Républicains. “Susie Wiles a gagné la confiance de Donald Trump, qui apprécie sa volonté de l’aider après son départ de la Maison Blanche, et est largement respectée par l’équipe de campagne et les membres du Congrès”, écrit Politico. Le choix est délicat, comme le rappelle Le mondeà tel point que Donald Trump a épuisé quatre chefs de cabinet au cours des quatre années chaotiques passées à la présidence du pays.
Richard Grenell, Tom Cotton…
Donald Trump est resté très mystérieux sur la composition du reste de son équipe à la Maison Blanche. Le nom de Richard Grenell, ancien ambassadeur des États-Unis en Allemagne et farouche défenseur de la tribune, circule avec insistance pour le poste de conseiller à la sécurité nationale ou de chef de la diplomatie. Le gouverneur du Dakota du Nord, Doug Burgum, est envisagé pour le poste de ministre de l’Énergie, tandis que le sénateur Tom Cotton est envisagé pour le poste de ministre de la Défense.
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Robert Lighthizer, un ancien avocat discret, serait candidat au poste de secrétaire au Trésor, rapporte Le monde. Ce poste serait également convoité par de nombreuses personnalités, rapporte Le Washington Postqui a interrogé plusieurs sources à ce sujet. Il s’agit notamment des financiers de Wall Street Scott Bessent, ancien assistant du financier George Soros, qui dirige Key Square Capital Management, et du milliardaire John Paulson. Robert Lighthizer, devenu administrateur « indépendant » de Trump Media, propriétaire du réseau Truth Social, a été représentant au Commerce durant le premier mandat, de 2017 à 2021.
De plus, John Fleming, ancien responsable de l’administration Trump et chef de cabinet adjoint en 2020, est en pourparlers avec les conseillers de Donald Trump au sujet d’un poste de haut rang, rapporte Politico. John Fleming, actuellement trésorier de la Louisiane, a exprimé son intérêt pour le poste de secrétaire au Commerce ou à la Santé et aux Services sociaux. De plus, comme nous le rappelle Politico, le sénateur de Floride Marco Rubio n’a pas exclu la possibilité de servir dans sa deuxième administrationmême s’il a affirmé ne pas avoir eu de discussions à ce sujet avec l’équipe de Donald Trump.