C’est le jour J pour l’industrie des courses de chevaux. Ce jeudi, ses comédiens sont appelés à défiler à Paris. La manifestation « Nous marchons ou nous mourons » aura pour objectif de montrer un secteur en colère contre le projet de surtaxer les paris hippiques. Ce projet a (temporairement ?) disparu mais la possibilité de son retour n’est pas totalement exclue et la mobilisation générale, ce jeudi dans les rues de Paris, se transforme en opposition par anticipation et prévention. Un acte aux vertus communicationnelles aussi, pour mettre en perspective toutes les dimensions d’un secteur « complexe et incontournable de la ruralité », selon les propos tenus par les députés lors des récents débats.
Tous les acteurs du secteur y compris la formation
Présentée lors des récents débats à l’Assemblée nationale comme une filière complexe et complète animant un écosystème, la filière hippique mobilisera ce jeudi tous ses acteurs. Fournisseurs, matériels et vivres, transporteurs, tous sont attendus sur le pont. Tout comme la formation, un des cœurs du secteur. C’est ainsi que l’AFASEC, organisme de formation de référence pour les métiers des courses et de l’élevage en France, s’associe pleinement au mouvement en organisant une journée blanche (sans enseignement) sur l’ensemble de ses sites en solidarité avec les acteurs des courses hippiques. industrie. Un grand nombre de ses collaborateurs, habitants et apprenants rejoindront la manifestation parisienne. Le Directeur Général de l’AFASEC, Guillaume Herrnberger, a déclaré ce jour : « Il est essentiel que nous nous unissions tous pour défendre notre secteur et assurer son développement durable. »
Un « jour mort » qui sort les courses de leur cadre
Les grands médias parlent déjà de l’événement, levant simultanément le voile sur l’industrie des courses de chevaux, sa multiplicité d’acteurs et d’intervenants, et son autofinancement via les paris hippiques. La cause d’un secteur en danger en raison d’une fiscalité écrasante est relayée, souvent avec témoignages à l’appui d’acteurs de terrain. Comme dans un reportage du journal télévisé de France 2 ce mercredi. Le fait que le jour soit mort pour les courses avec l’annulation de toutes les compétitions (une configuration vraiment exceptionnelle) est aussi l’autre porte d’entrée sur le sujet pour de nombreux médias. La presse écrite (Ouest-France, Le Figaro, Le Parisien, 20minutes, La Montagne, Les Echos, Challenges et bien d’autres), les chaînes de télévision (France 2, BFM Tv, etc.) et les radios (Europe 1, RTL, France Bleu , etc.) ont abordé le sujet des courses.
Ils participeront
Trois professionnels rencontrés à Deauville ce mercredi dans le cadre des Ventes d’Automne partagent leurs impressions, leur analyse et leur état d’esprit.
◆ Jean-Philippe Raffegeau (entraîneur – Fédération Anjou-Maine) : « On sent une vraie mobilisation dans les comités régionaux et c’est évidemment le cas au sein d’Anjou-Maine. Aujourd’hui (lire mercredi) à Deauville pendant les soldes, c’est un sujet sur toutes les lèvres. la mobilisation devrait être forte, comme il y a sept ans. Nous savons que le système législatif est assez complexe et nous voyons très bien que le Sénat peut encore réintroduire la fiscalité et que le 49,3 peut encore baisser. parler savoir trouver les mots avec les parlementaires Nous avons le soutien du ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, et de certains députés, comme celui de mon département (Mayenne) avec Géraldine Bannier. solidarité derrière ces piliers pour notre secteur, plus nous ferons du bruit et plus cela portera mais le nombre ne fera pas tout. Il y a un enjeu de mobilisation mais on ne peut pas reprocher aux gens de ne pas traverser. France et voyager dix heures en bus quand on connaît les contraintes de notre métier. Nous ne pouvons pas abandonner les chevaux ne serait-ce qu’un seul jour. Je pense qu’il faut avant tout faire confiance à nos représentants dans leur rôle de lobbying et je sais que nous serons assez nombreux demain (jeudi) pour faire entendre notre voix.»
◆ Franck Marty (entraîneur – Fédération Sud-Ouest) : « Je trouve que la mobilisation du Sud-Ouest est assez poussive en ce moment malgré tous les efforts des élus régionaux. Nous faisons un métier où nous avons tous la tête en main, souvent très repliés sur nous-mêmes, et la prise de conscience de la gravité de la situation est tardive dans ma région. Là, nous avons un enjeu immédiat qui pourrait être décisif pour le secteur. Le fait que l’amendement sur la fiscalité ait été rejeté incite peut-être certains à penser cela. c’est gagné mais il faut rester très vigilant car, si on n’arrive pas à convaincre au niveau du Premier ministre, on court toujours le risque que ça passe en 49,3.»
◆ Gaetano Pezone (courtier italien actif dans les courses françaises) : « Cette mobilisation est importante pour la filière et pour l’ensemble du monde du cheval. Si l’industrie ne bouge pas, je crains que dans trois ou quatre ans, on se retrouve dans la même situation en France qu’en Italie, avec moins de jeux, moins d’allocations, etc. En Italie, nous n’avons pas eu un tel mouvement parce que chacun ne parlait que de ses propres intérêts. En France, je vois une unité et une vraie mobilisation. Je serai là pour ma part.
Nouvelle réunion sur le secteur des jeux d’argent ce mercredi
Organisée à l’initiative du ministre du Budget et des Comptes publics Laurent San Marin, une réunion de tous les acteurs du secteur des jeux de hasard a eu lieu ce mercredi matin à Bercy en vue d’une concertation sur une éventuelle légalisation des casinos en ligne.
Si le sujet ne touche pas directement les paris hippiques, cette réunion a été l’occasion pour les présidents des deux sociétés mères des courses, Jean-Pierre Barjon pour la SETF et Guillaume de Saint-Seine pour France Galop, d’inviter le gouvernement à être extrêmement vigilant quant à cette perspective de légalisation. Ils ont pu rappeler que la priorité doit être de rétablir l’équilibre des secteurs des jeux de hasard comme le prévoit la loi. Et que ce rééquilibrage au profit des courses hippiques doit se faire avec une fiscalité constante et lui permettre d’accéder à de nouveaux jeux hippiques.