Il y aura un avant et un après. Dans la nuit du 29 au 30 octobre, la tempête DANA a dévasté la région de Valence et ses environs. Au total, 219 personnes sont mortes, coincées par les eaux dans leur maison, ou emportées par les inondations alors qu’elles étaient encore dans leur voiture. 89 personnes sont toujours portées disparues. Un bilan dramatique qui a poussé Felipe VI et la reine Letizia à se rendre à Paiporta, l’une des villes les plus touchées par les inondations. Accompagné du Premier ministre Pedro Sanchez, le couple de monarques a été la cible de victimes en colère contre le gouvernement, qu’ils accusent de négligence.
Les habitants des communes ravagées n’ont reçu que très tard un message d’alerte leur conseillant d’évacuer leurs logements, ce qui a condamné des dizaines de personnes qui n’ont pas eu le temps de se mettre à l’abri et qui n’ont pu être secourues. Loin de s’attendre à un accueil chaleureux, Felipe et Letizia ont été jetés dans la boue et même chahutés par une foule désespérée et en deuil. Des images violentes rarement vues en présence d’un roi et d’une reine. Et preuve que cette nuit d’horreur restera gravée dans les mémoires et laissera une marque indélébile sur le règne de Felipe VI, couronné il y a dix ans.
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Entre câlins et larmes : le lâcher prise historique de la reine Letizia
Si cet épisode de détresse est loin de pouvoir se résumer à un simple accès de colère de la part d’Espagnols incompris, c’est notamment parce qu’il est le symbole d’une monarchie qui évolue avec son temps. Malgré les instructions d’évacuation de leur service de sécurité, Felipe et Letizia ont insisté pour rester sur place, contrairement au chef du gouvernement. Photographiée en train d’essuyer ses larmes, la reine, ancienne journaliste ayant souvent couvert ce type de drames, a pris le temps d’écouter les victimes et de les serrer dans ses bras. Tout comme son mari, qui après avoir fait signe à ses interlocuteurs ulcérés de se calmer, s’est laissé approcher de (très) près par des Valenciens brisés, qu’il a consolés.
Avant d’arriver, le tandem royal savait ce qui les attendait. Selon les informations deLe paysLes conseillers de la Couronne avaient pris la température sur le terrain quelques heures plus tôt et informé le couple de souverains des probables vives réactions que susciterait leur arrivée. Mais cela n’a pas empêché le fils de Juan Carlos et son épouse d’accomplir cet objectif. “devoir” envers leur peuple. Au lendemain des inondations, Felipe, de la base militaire de Gando, aux Canaries, a pris la parole, visiblement ému par les conséquences désastreuses de la catastrophe naturelle. La même émotion l’a envahi à Paiporta, lorsque les habitants traumatisés lui ont fait part de leur impuissance face aux torrents de boue qui, pour beaucoup, ont emporté dans leur sillage leur vie entière.
Felipe VI à la tâche, il répond après la catastrophe valencienne
Malgré la violence et la douleur qu’ils y ont endurées, Felipe VI et Letizia aimeraient effectuer un autre voyage dans l’une des villes touchées par la tempête dans les prochains jours, révèle-t-il. Vanitatis. Mettant indéniablement leur image à l’épreuve, ces visites sont, pour les parents des princesses Leonor et Sofia, une manière de « ne laissez pas les Valenciens seuls » face à la tragédie. Conscients des risques de se retrouver face à nouveau à la colère des naufragés, le roi et son épouse attendront « avec impatience » retour sur le terrain, rapportent des sources proches du Palais sans qu’aucune date ne soit encore annoncée. Encore pas totalement maîtrisée, la situation dans les zones inondées – et qui pourraient encore l’être – est l’un des critères qui détermineront la prochaine visite royale dans le sud du pays.
En attendant, les souverains sont loin de reprendre leurs engagements comme si de rien n’était. La majorité de leurs voyages ont été annulés afin de se concentrer sur Valence et d’améliorer les conditions de vie des habitants. Le 4 novembre, Felipe VI et Pedro Sánchez se sont présentés à la base aérienne de Torrejón de Ardoz, près de Madrid, pour une réunion de crise. Le monarque a également demandé à la Guardia Real, chargée de sa protection, de venir en aide aux services de secours et de nettoyage des villes inondées, rapporte également la presse espagnole.
Une chose est sûre : comme l’éboulement d’un tronçon d’un terril sur la petite ville galloise d’Aberfan en 1966 a marqué au fer rouge le règne d’Elizabeth II, qui restait immensément regrettable de ne pas y être allée plus tôt, les inondations de Valence aujourd’hui apparaît comme un tournant dans l’ère Felipe VI.
Photo credits: Europa Press / Bestimage