Donald Trump, s’il est réélu à la Maison Blanche, ce qui est très probable mercredi matin, veut taxer tous les produits importés et instaurer une taxe universelle de 10 à 20 % sur tous les produits fabriqués à l’étranger.
Publié le 11/06/2024 08:31
Mis à jour le 11/06/2024 09:27
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Pour l’économie européenne et française en particulier, l’enjeu de ce scrutin tient en un mot : « droits de douane ». Le plus beau mot du dictionnaire, selon Donald Trump, en passe de devenir le 47e président des Etats-Unis, mercredi 6 novembre au matin. Il souhaite taxer tous les produits importés et instaurer une taxe universelle de 10 à 20 % sur tous les produits fabriqués à l’étranger. Même si Donald Trump a surtout en ligne de mire les droits de douane sur les produits chinois, qu’il veut taxer jusqu’à 60% pour protéger l’automobile américaine, symbole de la puissance des Etats-Unis, Donald Trump veut aller jusqu’au 100 % de taxe sur toutes les voitures importées, quel que soit leur pays d’origine, pas seulement chinoises.
Les années Trump ont laissé de mauvais souvenirs. Il s’agissait de taxes punitives sur nos produits. L’Union européenne s’est vu imposer des droits de douane sur l’acier et l’aluminium en 2018, en représailles à la taxe Gafa, droits finalement suspendus en 2021. Le gouvernement Trump avait également décidé d’imposer des droits de douane de 25 % sur certains produits français importés,
il y avait toute une liste d’importations d’avions, de sacs à main et de cosmétiques, de fromages,
de café et d’olives, selon une liste publiée par les services du Représentant commercial des États-Unis (USTR). Il y a eu un moratoire sur plusieurs produits avec l’arrivée de Joe Biden. Un retour aux affaires du milliardaire fait craindre le retour d’une politique protectionniste très dure qui remodèlerait les relations commerciales internationales.
Si nous restons dans le secteur automobile, nous serons moins touchés que les Allemands qui vendent beaucoup de voitures aux USA, mais en France, le retour de Donald Trump serait un coup dur pour l’industrie des vins et spiritueux, pensons-nous. aux exportations de cognac déjà bien affectées par les droits de douane chinois, ou encore aux produits de luxe, un gros, très gros marché de la France aux USA. Des décisions qui promettent d’affecter nos fleurons comme LVMH ou Kering qui, comme on l’a vu avec les derniers résultats, fragilisent en raison du ralentissement de la croissance chinoise.
Il faut garder à l’esprit que Donald Trump ou Kamala Harris ont le même ennemi commercial : la Chine et celui qui gagnera fera donc pression sur l’Europe pour que le vieux continent restreigne ses échanges commerciaux avec la Chine. Tous deux maintiendront également les subventions de l’IRA à l’industrie américaine.
Si elle avait été élue, Kamala Harris aurait continué ce qu’a fait Joe Biden en aidant largement l’économie américaine, avec le plan Inflation Reduction Act, mis en place à l’été 2022, un programme d’aide massif des Etats-Unis pour soutenir les entreprises du secteur énergétique. secteur en transition, Washington tentait alors de réagir aux subventions chinoises à son industrie et de lancer sa propre stratégie verte, « sans même imaginer les conséquences potentielles pour le reste du monde »,
Des subventions controversées en Europe, car elles attirent les investissements, nos capitaux, nos usines vers les USA, et donc affaiblissent nos industries. Le cabinet EY a ramené l’IRA pour expliquer une partie de la baisse du nombre de projets d’investissement américains en Europe, qui aurait baissé selon elle de 15% entre 2022 et 2023. Il en va de même pour le prix de l’énergie, c’est un avantage concurrentiel très important du côté des Américains qui ne changera pas et pénalise nos entreprises, notamment les plus petites.