Pour les partisans de Donald Trump présents lundi à Grand Rapids (Michigan) avant son tout dernier meeting de campagne, cela ne fait aucun doute : la Maison Blanche est à sa portée et tout autre résultat ne sera que douteux.
“Regardez le nombre de personnes, regardez les réunions, c’est fou le soutien dont bénéficie Trump”, déclare Mark Perry, 65 ans, employé d’entrepôt dans l’Indiana.
“S’il n’aime pas ça, je pense que ce sera très suspect”, a-t-il déclaré.
Dans la file qui se forme devant la salle de 12 000 places, sous la pluie, ponchos et chaises pliantes sont de sortie. L’immigration est la plus grande préoccupation pour certains, pour d’autres c’est le coût de la vie et certains souhaitent surtout voir encore plus de restrictions sur le droit à l’avortement.
Mais quelle que soit leur priorité, ils partagent l’idée que la démocrate Kamala Harris ne peut pas gagner de façon régulière, malgré des sondages qui donnent les deux candidats serrés.
“Ce serait très difficile à avaler”, a déclaré Jacob Smith, 41 ans, chauffagiste dans la région.
Son épouse Danielle affirme avoir entendu parler d’anomalies sur les machines à voter dans leur État.
Le mois dernier, un sondage de la radio publique NPR assurait que 88 % des électeurs soutenant le candidat républicain pensaient qu’il y aurait fraude électorale, contre 29 % des partisans de Kamala Harris.
La plupart des électeurs conviennent cependant que Harris reconnaîtra sa défaite si nécessaire, contrairement à Donald Trump, selon le Pew Research Center.
– “Dur comme le fer” –
C’est la troisième fois en trois campagnes présidentielles que Trump tient son dernier meeting à Grand Rapids, la deuxième ville du Michigan après Détroit.
Devant la salle, le public a commencé à arriver tôt le matin, bien avant l’ouverture des portes à 18h30 et la prise de parole du candidat en toute fin de soirée.
Jeff Dickerson est venu de Floride pour assister à son huitième événement Donald Trump, une liste qui, selon lui, comprend son discours du 6 janvier 2021 à Washington, qui a précédé la prise d’assaut du Capitole par une foule de ses partisans enragés.
“Je le soutiens dur comme le fer”, affirme cet homme à tout faire de 70 ans, particulièrement préoccupé par la question de l’immigration clandestine. “J’aime tout ce qu’il a fait.”
A ses côtés, son neveu Nigel Mahabir, psychiatre de 48 ans, est ravi d’assister au dernier arrêt du train qui ramènera le milliardaire républicain au 1600 Pennsylvania Avenue.
« Il y a un air de 1776 », assure ce dernier, en référence à l’année de la Déclaration d’indépendance de ce qui allait devenir les États-Unis d’Amérique.
« Si nous avons Trump à la Maison Blanche, nous aurons aussi (le vice-président JD) Vance, Elon Musk, RFK (Robert F. Kennedy Jr.), Tulsi (Gabbard, ancienne députée démocrate devenue républicaine)… et Team America. »
Nigel Mahabir s’inquiète d’un “mouvement qui informe les enfants sur les procédures de changement de sexe” et s’inquiète de son impact sur “la santé mentale de nos enfants”.
Une inquiétude partagée par Ruth McDowell, 65 ans, assistante administrative dans un établissement universitaire local, qui dit s’inquiéter pour l’avenir de ses petits-enfants en cas de victoire de Kamala Harris.
Pour Chuck Lu, un immigré chinois propriétaire d’un petit commerce à Chicago, le démocrate ne peut pas être élu sans tricher.
« Si, à Dieu ne plaise, elle devient présidente, elle n’aura pas été élue mais placée là-bas », assure-t-il.