«On voulait protéger nos enfants»… Pourquoi la rave party a dégénéré

«On voulait protéger nos enfants»… Pourquoi la rave party a dégénéré
«On voulait protéger nos enfants»… Pourquoi la rave party a dégénéré

Ils étaient venus faire la fête alors même que le rassemblement avait été interdit par la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Sans se rendre compte que la fête allait tourner au chaos. Dans la nuit de samedi à dimanche, une rave party qui rassemblait près de 3 000 fêtards dans un entrepôt désaffecté de la Brie, au sud-est de Rennes, a complètement dégénéré.

Exaspérés par le bruit, des habitants d’un camp de gens du voyage voisin sont arrivés armés en pleine nuit et ont violemment attaqué les fêtards. Quinze personnes ont été blessées lors des affrontements et de nombreux véhicules endommagés. 20 minutes fait le point.

Que s’est-il passé ce week-end ?

Tout a commencé comme chaque rave party par un jeu du chat et de la souris entre les fêtards et la police. Après un rassemblement organisé vendredi soir sur le parking du centre Leclerc Cleunay à Rennes, un convoi de plusieurs centaines de véhicules s’est formé sur la voie rapide entre Rennes et Angers pour se diriger vers la Brie. C’est dans cette petite commune située près de Janzé, à une vingtaine de minutes de la capitale bretonne, que les fêtards ont installé leur scène en s’introduisant par effraction dans un entrepôt désaffecté occupé jusqu’il y a peu par une entreprise de logistique. Après l’installation du matériel, la fête a débuté dans la nuit de vendredi à samedi, réunissant à son apogée près de 3 000 personnes. D’importants moyens ont alors été déployés pour encadrer la fête qui s’est poursuivie sans incident majeur jusqu’à samedi soir.

Pourquoi la rave party est-elle devenue incontrôlable ?

Même si les organisateurs choisissent souvent des lieux éloignés, une rave party n’est pas un concert de musique classique et provoque très régulièrement des nuisances dans le quartier avec de la musique techno entendue parfois à plusieurs kilomètres. Le lieu de la fête de ce week-end était situé selon les autorités « à proximité immédiate d’une route départementale très fréquentée et d’une voie ferrée ». Mais aussi à côté d’un campement occupé par des voyageurs qui n’appréciaient pas du tout le dérangement.

“Nous avons trouvé une seringue dans notre jardin, ce n’est pas seulement à cause de la musique”, a déclaré sous couvert d’anonymat l’un des membres de la communauté, expliquant qu’ils étaient intervenus auprès d'”une dizaine” de personnes. pour protéger nos enfants. Un peu plus tôt dans l’après-midi, ils avaient d’ailleurs prévenu les organisateurs et menacé de tout détruire si la fête se poursuivait samedi soir.

Ce qui s’est malheureusement produit en début de soirée lorsque des riverains sont arrivés armés sur les lieux pour chasser les fêtards. Un capitaine des pompiers présent sur place a évoqué « des jets de projectiles et de pierres » et l’usage de battes de baseball. “Ils nous ont lapidés pour nous faire sortir du hangar, il y a eu un projectile, genre cocktail Molotov, qui m’est passé au-dessus de la tête”, raconte un jeune homme qui participait à la fête.

Comme en témoignent des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, plusieurs véhicules et camions du parti ont également été vandalisés avec de nombreux pare-brise brisés. Face à un tel chaos, la police et les pompiers ont été appelés pour sécuriser les lieux et prendre en charge les blessés. Vers 1 heure du matin, les organisateurs ont finalement coupé le son et mis un terme à la fête avant que les participants ne quittent progressivement les lieux dimanche.

Quelle est l’issue des affrontements ?

Malgré le nombre de participants et la violence de la rixe, le bilan fut heureusement assez limité. Il y a encore quinze blessés, dont huit ont été transportés à l’hôpital. Dans un communiqué publié dimanche soir, le nouveau préfet Amaury de Saint-Quentin a fermement condamné ces violences “qui mettent en danger la sécurité de tous, y compris celle des forces de l’ordre et des équipes de secours mobilisées pour sécuriser ce rassemblement non autorisé”. Un peu plus tôt dans la journée, le préfet avait pointé « la désinvolture et l’irresponsabilité des organisateurs » avant de mettre tout le monde dans le même panier quelques heures plus tard, insistant « sur la nécessité pour tous les protagonistes des affrontements d’assumer pleinement leur responsabilité ». .

Si la rave party a été interdite, 479 contraventions ont également été délivrées aux participants et 46 infractions routières et 34 pour possession de stupéfiants ont été constatées au cours du week-end. Cela a donné lieu à deux arrestations suivies de mesures de garde à vue. A la demande du parquet de Rennes, le matériel de sonorisation a finalement été saisi.

 
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