C’était un acte de bravoure qui pourrait lui coûter la vie. Samedi, un étudiant de l’Université islamique Azad de Téhéran, en Iran, identifié comme Ahoo Daryaei30 ans, a été harcelée et agressée par les agents de sécurité du campus parce qu’elle portait son foulard. En signe de protestation, elle s’est déshabillée et a marché en sous-vêtements jusqu’aux abords de l’établissement. Des témoins ont filmé la scène et la vidéo a rapidement fait le tour du monde. Quelques instants plus tard, d’autres témoins ont enregistré son arrestation violente.
En Iran, la loi islamique impose aux femmes un code vestimentaire très strict. Le port du foulard est obligatoire et elles doivent porter des vêtements amples camouflant leurs formes. Le week-end dernier, Ahoo Daryaei a été violemment arrêtée par les agents de sécurité de son université alors qu’elle était tête nue. Lors de l’altercation, ses vêtements ont été déchirés. Elle s’est ensuite déshabillée en signe de protestation. En sous-vêtements et les cheveux toujours détachés, elle entra et sortait du campus et s’assit sur un muret. Dans le bâtiment en face de l’université, des habitants ont filmé la scène. Quelques instants plus tard, une dizaine d’agents de sécurité l’ont brutalement maîtrisée avant de l’emmener de force dans un véhicule, ont témoigné des personnes présentes au tribunal. Télégraphe. La jeune femme aurait été blessée lors de cette interpellation et aurait subi un traumatisme crânien après avoir été violemment projetée contre un véhicule. Des témoins ont également fait état de traces de sang sur les lieux de l’arrestation. Selon Fars Nouvelles, Selon un média affilié aux Gardiens de la révolution, elle aurait été transférée dans un hôpital psychiatrique, une stratégie souvent utilisée par le régime de la République islamique pour discréditer les actes de résistance des femmes iraniennes. Sa localisation et son état de santé n’ont pas été communiqués.
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Les règles régissant le code vestimentaire des femmes devraient être renforcées par un nouveau projet de loi, toujours en cours d’examen au parlement iranien. Cependant, les autorités ont déjà commencé à l’appliquer. Selon Le télégraphel’article 50 du nouveau projet de loi condamne toute personne « nue, à moitié nue ou portant des vêtements jugés inappropriés en public » sous peine d’être immédiatement arrêtée et remise aux autorités judiciaires. Le projet de loi met également en œuvre la ségrégation sexuelle dans les universités, les hôpitaux, les centres éducatifs et administratifs, les parcs et même les sites touristiques. Quiconque enfreindrait les nouvelles règles se verrait notamment interdire de quitter le pays et d’utiliser les réseaux sociaux pendant une période de six mois à deux ans.
Malgré un régime de plus en plus autoritaire où la peine de mort est toujours en vigueur, de nombreuses femmes mènent des actes de résistance et apparaissent en public sans foulard. En 2017, des images de l’Iranien Vida Movahed poser tête nue et brandir son hijab au bout d’un bâton en signe de protestation contre le port obligatoire du foulard avait fait le tour du monde. Devenue un symbole de la résistance iranienne, la jeune femme a été condamnée à un an de prison. Depuis 2022, après la mort du jeune Kurde Mahsa Amini, Battues à mort en garde à vue à cause de son foulard « très porté », les Iraniennes se sont massivement insurgées. Le mouvement de révolte Femme Vie Liberté, repris à l’échelle mondiale, a été réprimé avec la plus grande brutalité par les autorités iraniennes. Les ONG font état d’au moins 551 morts et de milliers de personnes arrêtées, dont le prix Nobel de la paix 2023 Narges Mohammadi. Cette nouvelle génération de femmes et d’hommes est néanmoins déterminée à mener à son terme cette révolution contre les mollahs. « Ces filles renverseront un jour L’Ayatollah Ali Khameneil’avenir de l’Iran appartient aux femmes libres, pas aux mollahs », a déclaré un étudiant de Téhéran. Télégraphe.