L’écrivain Kamel Daoud reçoit le Prix Goncourt pour son roman sur les massacres de la « décennie noire » en Algérie

L’écrivain Kamel Daoud reçoit le Prix Goncourt pour son roman sur les massacres de la « décennie noire » en Algérie
L’écrivain Kamel Daoud reçoit le Prix Goncourt pour son roman sur les massacres de la « décennie noire » en Algérie

Les dix jurés du Prix Goncourt ont voté ce lundi 4 novembre pour choisir le lauréat du plus prestigieux prix littéraire français. Et leur choix s’est porté sur Kamel Daoud, pour son roman « Houris » (éd. Gallimard), qui avait déjà remporté le Goncourt du premier roman en 2014 pour « Meursault, contre-enquête ».

This year, he won against the three other finalists: Gaël Faye, with “Jacaranda” (ed. Grasset), Sandrine Collette, with “Madelaine avant l’aube” (ed. JC Lattès) and Hélène Gaudy, with “Archipels” (ed. de L’Olivier).

L’attribution du plus célèbre prix littéraire français au roman de Kamel Daoud met en lumière la tragédie de la « décennie noire » (1992-2002) en Algérie, période sur laquelle le régime en place imposait un silence total. Une véritable avance alourdie par une loi interdisant la moindre mention de ce sombre épisode de l’histoire du pays, désormais considéré comme un « crime » passible d’une lourde peine de prison.

Pleins feux sur la « décennie noire » algérienne

Et pour cause, nombre des protagonistes de la « décennie noire » algérienne, ayant commis des crimes de guerre, occupent aujourd’hui de hautes fonctions au sommet du régime. C’est notamment le cas du général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne, ou encore du général Abdelkader Haddad, alias Nacer El Djen, le chef de la sécurité intérieure algérienne.

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Il n’est donc pas étonnant que le régime algérien ait eu si peur que le roman de Kamel Daoud soit couronné du prix Goncourt, allant jusqu’à mener une campagne de diffamation contre son auteur, et même contre Tahar Benjelloun, accusé, comme membre du l’Académie Goncourt, pour manipuler ses pairs afin de nuire à l’Algérie. Les autorités algériennes ont également décidé d’interdire aux éditions Gallimard, qui éditent le roman, toute présence au Salon international du livre d’Alger, prévu du 6 au 16 novembre.

Il faut dire que ce prix prestigieux est synonyme d’une immense médiatisation qui garantit au roman un statut de best-seller, ouvrant la voie à de nombreuses traductions à travers le monde. La reconnaissance de l’écrivain franco-algérien, et surtout celle de son livre « Houris », aura sans doute l’effet d’un séisme chez le voisin oriental.

Par Le360 (avec AFP)

11/04/2024 à 11h49

 
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