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Une analyse de Peter Balzli
04.11.2024, 05:46
En fin de compte, c’est un autre véritable thriller policier électoral. Le candidat pro-russe Alexandr Stoianoglo est depuis longtemps en tête. Mais lorsque l’on compte les voix de la capitale Chisinau, puis celles des électeurs de l’étranger, le vent tourne : au final, la présidente pro-européenne sortante, Maia Sandu, devance sa rivale avec 55,4 pour cent des voix.
Encore une fois, aucun soulagement
Le second tour des élections présidentielles a été considéré comme une étape importante dans la question de savoir si la Moldavie se tournerait à l’avenir vers Moscou ou Bruxelles. Le résultat permet au camp pro-européen de pousser un soupir de soulagement. Mais une fois de plus, il ne parvient pas à réaliser sa grande libération. Le résultat est trop proche pour que le gouvernement se dirige avec euphorie vers Bruxelles.
Le gouvernement de Chisinau accuse la Russie d’ingérence massive. Le Kremlin a rejeté des allégations similaires dès le premier tour et a exigé des preuves. Bien entendu, il existe encore une fois de nombreux indices d’achat de voix et de manipulation électorale de la part du camp pro-russe. Les autorités parlent de « provocations et tentatives de déstabilisation ».
La police enquête sur des « transports organisés » présumés de Moldaves vivant en Russie vers les urnes en Biélorussie, en Azerbaïdjan et en Turquie afin de leur permettre de participer au second tour des élections dans les consulats ou les ambassades. Il y a également eu de fausses alertes à la bombe et des cyberattaques lors de votes à l’étranger.
La peur de Moscou
Mais même si les allégations se confirment, une grande partie de la population de la République de Moldavie ne souhaite apparemment pas faire partie de l’Union européenne. On craint des prix comme en Europe occidentale et la colère du Kremlin. Depuis le début de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, de nombreux Moldaves craignent que Moscou n’attaque ensuite leur pays.
La République de Moldavie compte environ 2,5 millions d’habitants et est traditionnellement tiraillée entre l’Europe et la Russie. Il est probable que cela restera le cas pour l’instant après ces élections.
Pierre Balzli
Correspondant Autriche et Europe de l’Est
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Peter Balzli a étudié l’économie et les médias à Berne et à Berlin. Il a ensuite complété l’école de journalisme Ringier et a commencé à travailler à la SRF en 1995. Avant de travailler comme correspondant de la SRF à Paris et à Londres entre 2001 et 2013, Balzli a travaillé comme délégué auprès du Comité international de la Croix-Rouge de 2000 à 2001. Peter Balzli est correspondant en Autriche et en Europe de l’Est depuis 2016.
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