en Algérie, la reconnaissance par Macron ne passe pas

en Algérie, la reconnaissance par Macron ne passe pas
en Algérie, la reconnaissance par Macron ne passe pas

Ccomme l’a révélé mi-octobre Le pointLe président Emmanuel Macron a reconnule 1est novembre, à l’occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance, que « Larbi Ben M’hidi, héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN qui ont lancé l’insurrection du 1est novembre 1954, c’était assassiné par des soldats français placé sous le commandement du général Aussaresses.

Dans le long communiqué, l’Élysée précise que « la reconnaissance de cet assassinat atteste que l’œuvre de vérité historique, que le président de la République a initiée avec le président Abdelmadjid Tebboune, va se poursuivre. C’est le rôle assigné à la commission mixte d’historiens, mise en place par les deux chefs d’Etat, et dont le président de la République a récemment validé les conclusions.»

L’Élysée ne détaille pas quelles sont ces « conclusions », ni le futur ordre du jour de la commission mixte d’historiens algéro-français dont les travaux semblent, pour l’instant, figés, selon les déclarations d’un de ses membres. Algérien.

Mi-octobre, ce même historien s’exprimait anonymement dans un journal algérien. “Nous refusons la politique du goutte-à-goutte et, pour nous, tous les martyrs ont le même rang”, a-t-il réagi par anticipation.

«Encore une astuce» d’Emmanuel Macron

En l’absence de réaction algérienne, d’autres voix se sont élevées dans les médias et les réseaux sociaux pour rejeter cette reconnaissance. « Macron a évidemment cherché à gâcher la grande fête du 1est novembre en reconnaissant un crime sur un million. Là rente commémorative est plutôt du côté de la droite française, nostalgique de l’Algérie française », tweete l’ancien ministre et ex-ambassadeur Abdelaziz Rahabi.

« L’Algérie ne doit pas être préoccupée par la distillation de la mémoire et sa segmentation par Macron et l’establishment français. […]. Il faut atteindre un autre niveau de dénonciation : celui visant toute la réalité coloniale et prendre les mesures qui en découlent », réagit le journaliste politique Otman Lahiani.

« Y a-t-il eu un quelconque doute sur la responsabilité de la ? Et à quoi sert la reconnaissance si elle ne s’accompagne pas de réparations ? C’est une énième astuce du président français pour tenter d’atténuer l’effet politique, diplomatique et symbolique de sa visite au Maroc et des arrangements indignes qu’il vient de concéder au détriment du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. fustige, pour sa part, l’historien Hosni Kitouni, qui fait allusion à l’engagement officiel français, depuis cet été, sur la ligne marocaine concernant le Sahara occidental – responsable de la crise actuelle entre Alger et Paris – et le récent visite du président Macron au Maroc.

A LIRE AUSSI Macron au Maroc : Airbus, Sahara & OQTFLe chercheur français Fabrice Riceputi abonde dans le même sens : « On l’a bien compris – notamment en Algérie – Macron utilise cyniquement la mémoire de Ben M’hidi comme monnaie d’échange avec l’Algérie, cette reconnaissance tronquée étant censée à ses yeux compenser le récent rapprochement des La France avec le Maroc. » « Cette démarche, dénuée de sens, est liée au timing politique dans lequel Macron veut faire bouger les lignes des relations avec Algérie en parallèle de sa poussée vers le Maroc», soutient Otman Lahiani.

Quelle responsabilité ?

Quant à l’acte de reconnaissance lui-même, l’historien Fabrice Riceputi, qui travaille notamment sur la période de la « bataille d’Alger » (1956-1957) et de la manquant de l’époque, remet en cause le « tropisme typiquement macronien » qui « élude soigneusement la question de la responsabilité politique de ce crime d’exécution extrajudiciaire ».


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« Contrairement à ce qu’écrit une presse française paresseuse, « la responsabilité de la France », c’est-à-dire de l’État français, n’est en aucun cas reconnue. Seules Aussaresses sont désignées coupables et responsables du crime, avec des « militaires », précise le communiqué. [de l’Élysée, NDLR]ce qui exclut donc une implication de l’institution militaire en tant que telle. En d’autres termes, le crime serait une bévue commise par des soldats subalternes », écrit-il.

A LIRE AUSSI Voici pourquoi vous devriez lire « L’Algérie de Macron » Le chercheur rappelle, à propos de la répression contre les manifestants algériens du 17 octobre 1961 à Paris, « que l’Élysée avait désigné en 2021 comme seul responsable seul Maurice Papon, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l’humanité pour son aide à l’expulsion du Juifs de Gironde. Comme si le préfet de police n’avait pas suivi les instructions du gouvernement Debré en réprimant violemment les manifestants.»

 
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