« Un match de football dure 90 minutes, pas 45. » La déclaration de Ludovic Ajorque en fin de match peut paraître ordinaire, elle résume parfaitement la frustration née de la prestation brestoise. Dépassés dans le premier acte, dominants dans le deuxième, les hommes d’Éric Roy ont affiché deux visages diamétralement opposés. « Une demie pour chacun mais à la fin, c’est Nice qui repart avec ses trois points », a regretté Éric Roy.
«Nous avons été inexistants en première mi-temps»
Car le Stade Brestois a vécu un match inquiétant pendant la majeure partie de la première mi-temps. Trop souvent tardifs pour marquer, laissant des espaces trop importants sur les ailes, les hommes d’Éric Roy ont semblé aller à contre-courant dans leur pressing, qui est pourtant une de leurs forces.
Visiblement en difficulté face à l’habituel 3-4-3 niçois proposé par Franck Haise et ses deux pistons, l’équipe finistérienne a été dépassée comme rarement à l’image du but refusé de Cho (36′) puis de l’ouverture du score de Guessand (0-1,42′) où le la défense se fait trop facilement surprendre par un centre d’Abdi dans la surface.
«Nous avons été inexistants en première mi-temps. On était absent sur les premiers ballons, sur le deuxième, dans le duel, on était sur rien, appuie Pierre Lees-Melou. Cela arrive malheureusement, mais j’espère que cela nous arrive le moins possible. L’entraîneur nous a bien fait bouger à la mi-temps, et il se devait de le faire. C’est dommage qu’il ait fallu prendre ce souffleur plutôt que de réagir nous-mêmes sur le terrain. »
Car très agacé par ce que proposaient ses hommes, Roy n’a pas mâché ses mots pendant la pause. « Je ne sais pas si on peut appeler ça un discours, mais en tout cas, il y avait une vraie volonté de mettre aussi les joueurs face à leurs responsabilités. Faites-leur comprendre que si on perdait cette intensité qui nous caractérise, nos valeurs, on allait redevenir une équipe moyenne. »
Un début rassurant mais insuffisant
Heureusement, après ces 45 minutes à vite oublier, Brest relevait la tête et avait même des occasions de revenir au score. Mais l’élan finistérien, au retour des vestiaires, disposant de nombreuses occasions (11 tirs à 1) avec une possession impressionnante (74%) et remportant la majorité des duels, n’a pas suffi à empêcher le cinquième revers de la saison. Manquant d’efficacité, à l’image de la sentinelle brestoise (51e), du tir vicieux du droit d’Amavi (55e) ou de la volée trop rapide de Camara (75e), les Brestois ont manqué le but et ne peuvent finalement s’en prendre qu’à eux-mêmes. « La seule bonne nouvelle de ce match, c’est qu’on a su réagir. Après être vraiment tombés très bas en première période, nous sommes capables d’être à nouveau performants en seconde, a tenté d’évaluer l’entraîneur brestois. Mais après, il faut aussi être capable de le réaliser. Nous ne savions pas comment faire. Donc à la fin, on a perdu assez logiquement, car on n’a joué qu’une période sur deux. C’est une leçon pour l’avenir. » Un constat implacable pour une équipe qui, si elle brille en Coupe d’Europe, est encore en manque en championnat où elle cherche encore son match référence.
La fiche technique
Arbitre : Clément Turpin.
Spectateurs : 14 534.
MAIS. Nice: Guessand (42′).
Avertissements. Nice : Dante (74′), , Abdelmonem (84′).
BREST. Bizot – Lala, Le Cardinal, Coulibaly, Amavi (Haïdara, 88′) – Camara (Martin, 78′), Lees-Melou, Magnetti (cap.) (Doumbia, 68′) – Del Castillo (Faivre, 78′), Ajorque, Baldé (Salah, 68′). Entraîneur : Éric Roy.
Not entered into play: Coudert, Chardonnet, Fernandes, Pereira Lage.
BON. Bulka – Abdelmonem, Bombito, Dante – Clauss (Mendy, 76′), Rosario, Ndayishimiye (Ndombélé, 76′), Abdi – Guessand (Moukoko, 90’+1), Cho (Diop, 76′), Boga (Laborde, 61’). Entraîneur : Franck Haise.
Non entrés en jeu : Dupé, Louchet, Bard, Camara.