Ce que l’on sait de la fusillade et de la rixe impliquant « plusieurs centaines de personnes » à Poitiers

Ce que l’on sait de la fusillade et de la rixe impliquant « plusieurs centaines de personnes » à Poitiers
Ce que l’on sait de la fusillade et de la rixe impliquant « plusieurs centaines de personnes » à Poitiers

Au moins cinq personnes ont été blessées dans une fusillade qui a éclaté dans le quartier des Couronneries à Poitiers dans la soirée du 31 octobre. Une rixe impliquant « plusieurs centaines de personnes », selon les autorités, a alors éclaté entre bandes rivales.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a parlé d’un « point de bascule ». Au moins cinq personnes, dont une très grièvement, ont été blessées ce jeudi 31 octobre au soir, dans une fusillade survenue dans le quartier des Couronneries à Poitiers.

Une rixe a alors éclaté entre bandes rivales, impliquant jusqu’à « plusieurs centaines de personnes », selon la préfecture. BFMTV.com fait le point sur ce que l’on sait à ce stade.

• Une fusillade devant un restaurant

Il était vers 22h45 lorsque des coups de feu ont été signalés place de Coimbra, dans le quartier des Couronneries à Poitiers, lieu connu pour le trafic de drogue, a appris BFMTV de Source policière. Les coups de feu ont été tirés par des individus dans une voiture qui ont pris la fuite, a-t-on appris de même Source.

À leur arrivée sur place, les policiers ont découvert cinq personnes blessées par balle. Parmi eux, un adolescent de 15 ans, très grièvement blessé à la tête. Son pronostic vital est toujours compromis. Deux autres adolescents, âgés de 16 ans, ont été légèrement blessés à l’épaule et à la cheville. Deux autres victimes se sont présentées au CHU de Poitiers.

• Un combat entre gangs rivaux

Alors que la police est toujours sur place, les fonctionnaires sont agressés par des jeunes du quartier sur fond de tensions entre bandes rivales. Selon une Source chargée de l’enquête à BFMTV, de nombreuses personnes ont afflué sur les lieux après la fusillade, cherchant à se faire justice elles-mêmes en retrouvant les auteurs présumés.

Des échauffourées ont éclaté sur la place de Coimbra, avec une cinquantaine de personnes présentes au départ, obligeant la police à recourir aux gaz lacrymogènes et à établir un périmètre de sécurité.

La police a également été informée que des proches des victimes ont emmené un jeune homme qu’ils estiment proche des tireurs, a-t-on appris de même Source. Les policiers parviennent à exfiltrer le jeune homme avant de l’emmener au commissariat pour un interrogatoire.

Le calme est revenu dans la zone vers 23h30 et des renforts de police ont été envoyés sur place, comme l’a indiqué la préfecture de la Vienne.

Au plus fort de la rixe, “entre 400 et 600 personnes” étaient impliquées, selon les propos de Bruno Retailleau, invité ce vendredi matin sur BFMTV-RMC, citant une note adressée par le préfet à Beauvau.

“Nous avions plusieurs centaines de personnes autour” des lieux, a déclaré sur BFMTV le préfet de Vienne Jean-Marie Girier, précisant que “tous n’ont pas participé” aux événements. Pour le moment, BFMTV n’a pas eu confirmation de ces chiffres.

• Un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’hypothèse privilégiée est celle d’un règlement de compte sur fond de trafic de drogue, a expliqué une Source policière à BFMTV. «C’est lié, je peux le confirmer», a insisté Bruno Retailleau sur notre antenne.

“Aujourd’hui, la racaille de la drogue n’a plus de limites (…) Ces fusillades n’ont pas lieu en Amérique du Sud, elles ont lieu à Rennes, à Poitiers, dans cet ouest de la autrefois réputé pour sa tranquillité. Nous sommes à un tournant et le choix qui s’offre à nous aujourd’hui, c’est entre une mobilisation générale ou la mexicanisation du pays », a ajouté le ministre de l’Intérieur.

En 2023, 315 faits d’homicides ou tentatives d’homicide liés au trafic de drogue ont été recensés, soit un bond de près de 60% par rapport à 2022, selon les chiffres de Beauvau.

• « Un nouvel épisode de violence inacceptable »

Après la fusillade et la rixe, les réactions se sont multipliées parmi les élus. Dans un communiqué, la maire de la ville, l’écologiste Léonore Moncond’huy a fustigé « un nouvel épisode de violences inacceptables pour le quartier et pour la ville ».

“La jeunesse des victimes et des personnes impliquées est particulièrement frappante et inquiétante”, a-t-elle ajouté. Sur notre chaîne, elle a également réclamé « plus de répression », mais « avec des moyens forts » et une « présence quotidienne ».

Le député Sacha Houlié, de la 2e circonscription de Vienne, a estimé que les événements survenus à Poitiers sont “symptomatique(s) de la gangrène résultant de l’expansion du trafic de drogue”.

Il évoque également deux textes, préparés avec l’ancien garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, “l’un créant des juridictions et des poursuites spécialisées contre le crime organisé ainsi qu’un nouveau délit”, “l’autre sur le statut du repentir pour enfreindre la loi du silence”. .

Bruno Retailleau s’est pour sa part dit favorable à faire de la lutte contre le trafic de drogue « une grande cause nationale », tout en affichant sa volonté de faire une « nouvelle loi ».

Alexandra Gonzalez et Boris Kharlamoff avec Fanny Rocher

 
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