Après deux jours d’errance pendant lesquels sa famille le croyait mort, Francisco a finalement réussi à regagner son quartier complètement détruit par les violentes inondations.
“Je suis en route.” Au terme de deux jours d’angoisse pour sa famille, Francisco Baixauli, un homme de 53 ans originaire d’Alfafar, une commune située dans la banlieue de Valence, a pu regagner son domicile ce jeudi 31 octobre après 48 heures de errant en raison des violentes inondations qui ont touché la région et qui ont bloqué l’accès à son quartier.
Lorsque les eaux sont montées, cet employé du port, qui revenait de sa journée de travail, s’est retrouvé bloqué dans une commune voisine. La perte du réseau téléphonique, qui a touché toute la zone, l’a empêché pendant de nombreuses heures d’avertir ses proches qui le croyaient mort.
« Je revenais du port de Sagunto (au nord de la ville, ndlr) et je devais me rendre à Valence. Mais je devais rester à Castellar, c’était le seul endroit où je pouvais aller. C’est seulement aujourd’hui que j’ai pu rentrer à la maison», explique-t-il, sans préciser où il a passé ces dernières heures.
Désolation et émotion
Jeudi, Francisco a décidé de parcourir les rues pleines de boue et de déchets et d’essayer de rejoindre sa famille, sac à dos sur le dos. Lorsqu’il retrouve enfin sa rue, le quinquagénaire découvre un paysage de chaos, où les voitures collées les unes aux autres côtoient les commerces dévastés par les inondations.
Les retrouvailles avec sa femme, qu’il serre fort dans ses bras, sont extrêmement émouvantes. Tous deux laissèrent échapper quelques larmes d’émotion et de soulagement.
« Nous avions très peur parce que mon mari n’était pas rentré à la maison et nous ne savions pas où il était. Pendant ce temps, l’eau montait et les gens étaient désespérés », raconte Angela Munoz.
En compagnie de ce dernier, de son fils Miguel et de son chien, Francisco part à la recherche de nourriture alors que sa ville est toujours privée d’eau courante et d’électricité. Actuellement, de nombreux habitants se plaignent du manque de réaction des autorités.
Alors que les recherches ont repris dans le sud-est de l’Espagne et que des dizaines de personnes sont toujours portées disparues, un bilan définitif, encore provisoire, fait désormais état de 158 morts.
Thomas Joubert avec Hugo Septier