A 77 ans, François-Marie Banier poursuit sa carrière de photographe mondain. L’ex-confident de Liliane Bettencourt, définitivement condamné en 2016 pour « abus de faiblesse » contre le milliardaire héritier de l’empire L’Oréal, a foulé le parvis du palais royal de Rabat, lundi 28 octobre, mitraillant à bout portant les gardes stoïques. Le septuagénaire fait partie des quelque 130 personnes choisies par l’Elysée, aux côtés des émissaires traditionnels des entreprises du CAC 40 – l’indice phare de la Bourse de Paris –, pour accompagner Emmanuel Macron durant les trois jours de sa visite d’État au Maroc.
Un moment historique – le président de la République ne s’y est pas rendu depuis 2018 – placé sous le signe de la réconciliation – avec la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. – et la signature de contrats majeurs – pour “plus de 10 milliards d’euros”, according to the Elysée from Agence France-Presse.
La raison de la présence de M. Banier à ce voyage d’État reste cependant un mystère. Le photographe n’a pas répondu à nos demandes. Contacté, l’Elysée n’a pas répondu. Sur France 2, la présidence a affirmé que tous les invités avaient « un lien » avec le Maroc.
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Dans un contexte de tensions politiques sur le budget 2025 et trois mois après la publication d’un rapport de la Cour des comptes, le 29 juillet, exprimant son inquiétude sur la gestion des finances de l’Elysée, le caractère pléthorique de cette délégation interroge. Les recommandations concernant le plafonnement des « la taille des délégations officielles [ministres, parlementaires, directeurs d’administration centrale…] et non officiel [autres personnalités issues du monde économique, culturel, etc.] (…), sur le modèle de ce qu’imposent les sommets internationaux »ainsi que l’expansion de « portée des règles de refacturation » frais “au vu de certains profils d’invités”.
Ces recommandations ne semblent pas avoir été mises en œuvre. Pour ce voyage au Maroc, l’ampleur de la délégation non officielle est proche de celles établies en 2023, qui « [comptaient] entre soixante quatorze [G20 en Inde] et cent quarante-six personnes [tournée Afrique] »selon le rapport. Quant à la refacturation, elle semble avoir suivi les règles mises en place en décembre 2023, avant la publication du rapport, dans la grande majorité des cas. Dans ce cadre, le remboursement est demandé aux ministres, directeurs de l’administration centrale et dirigeants des 120 plus grandes entreprises françaises.
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