Les défenseurs des rats ont du mal à se faire des adeptes, tant l’animal a la réputation d’être vecteur de maladies, notamment dans les bidonvilles urbains à l’hygiène relative. La mention d’une espèce pouvant mesurer jusqu’à un mètre et peser entre 1,5 et 2 kg n’est guère naturelle. a embellir l’image de ces rongeurs. Pourtant, ce sont ces rats géants qui pourraient reconquérir le cœur des Tanzaniens, notamment parce qu’ils contribueraient à la préservation d’autres animaux.
Après les fameux chiens renifleurs qui travaillent dans les aéroports, voici les rats « nez » présentés par une étude publiée ce 30 octobre, dans le magazine Frontières des sciences de la conservation. Comme leurs confrères canins, ces rongeurs dressés par une ONG appelée Apopo sont désormais opérationnels pour flairer, dans les bagages et conteneurs, les produits illicites, notamment ceux issus du braconnage. Ils détecteront ainsi des écailles de pangolin, des cornes de rhinocéros ou de l’ivoire d’éléphant auxquels on attribue des propriétés curatives et aphrodisiaques.
Des renifleurs exceptionnels
Les tests en environnement réel ont été concluants, notamment dans le port tanzanien de Dar Es-Salaam. Ces rats géants sont connus pour leur odorat exceptionnel, puisqu’ils détectent également LE les mines antipersonnel ou encore la grenadille africaine, ce bois qui fait également l’objet de trafics liés à la fabrication d’instruments de musique. Ces animaux auraient même, selon certaines études médicales, la capacité de diagnostiquer la tuberculose chez l’homme…
La solution semblait évidente aux trafiquants : cacher les odeurs de produits illicites dans d’autres saveurs. Les rongeurs ont donc été dressés pour détecter et ignorer les grains de café, la lessive ou encore les câbles électriques souvent utilisés par les contrebandiers. Comme les chiens, ils ont la capacité de mémoriser ces informations olfactives. Aux sources pavloviennes, ils ont appris à déclencher une alerte sonore, à la moindre découverte suspecte, grâce au port d’un gilet équipé d’une petite balle dont ils savent tirer.
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Aux humains réticents qui préfèrent rencontrer des « toutous » dans les couloirs des aéroports plutôt que des « souris souris » d’un mètre – même en laisse, les dresseurs de rats présentent la liste des avantages pour leurs protégés. Si le rongeur, comme le chien, revendique peu de droits sociaux, son dressage coûte environ 8 000 dollars, soit le quart du budget nécessaire au conditionnement d’un représentant de l’espèce canine. Le Le temps de dressage des rats est relativement court, ce qui contribue à une rentabilité élevée.
Ensuite, la taille du rongeur – même géant – lui permet de se faufiler dans des espaces où les chiens renifleurs – souvent des bergers allemands, des labradors ou des rottweilers – ne peuvent pas se rendre. Dans une édition de septembre, le magazine Nouveau scientifique a indiqué que, ces dernières années, les rhinocéros, les pangolins et les éléphants avaient représenté les trois quarts des saisies réalisées dans le cadre de la lutte contre le trafic d’espèces sauvages qui « génère jusqu’à 20 milliards de dollars ». par un “.
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