Un voyage de trois jours à relancer la relation bilatérale après trois années de crise. Lors de son séjour au Maroc, du lundi 28 octobre au mercredi 30 octobre, Emmanuel Macron, accompagné d’une délégation pléthorique, a notamment évoqué la question du Sahara occidental et la lutte contre l’immigration clandestine. De nombreux accords commerciaux ont également été signés par des groupes français. Franceinfo vous résume ce qu’il faut retenir de cette visite.
La réaffirmation de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental
Lors d’un discours devant le Parlement marocain à Rabat, Emmanuel Macron a réaffirmé mardi que “le présent et le futur” du Sahara occidental « s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Une décision saluée par les élus marocains. Cette ancienne colonie espagnole, située au sud du Maroc et qui possède également des frontières avec l’Algérie et la Mauritanie, est considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU depuis le départ de l’Espagne en 1976, à la fin du régime franquiste. La revendication de sa souveraineté oppose le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
Les États-Unis, l’Espagne et l’Allemagne ont déjà reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire. Emmanuel Macron, qui avait déjà fait un pas vers le Maroc en juillet, a également évoqué les investissements français dans la région pour accompagner cette reconnaissance. « Nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires à travers des investissements, des initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales »dit-il. Ce territoire de 266 000 km2 est réputée pour ses ressources naturelles, notamment le phosphate, ainsi que pour Côte atlantique pleine de poissons.
Si Emmanuel Macron affirmait que le “position” de France “n’est hostile à personne”cette reconnaissance ne plaît pas à l’Algérie. En juillet, Alger a décidé de retirer son ambassadeur à Paris suite à la main tendue de la France vers le Maroc. La presse algérienne a critiqué la visite et les déclarations d’Emmanuel Macron ces derniers jours. « Le président français mise sur un pays plus dynamique [le Maroc plutôt que l’Algérie]une économie plus stable et diversifiée, où les entreprises françaises ont une place très importante», explique à Défis l’économiste marocain Abdelmalek Alaoui. The latter describes as “énorme” le potentiel du Sahara occidental pour les entreprises françaises, notamment « dans les énergies renouvelables et notamment dans le solaire ».
Un partenariat pour lutter contre « l’immigration clandestine »
La France et le Maroc ont également “noué” et « partenariat renforcé » verser “lutte contre l’immigration clandestine”, selon le Président de la République, qui a évoqué « une exigence de résultats ». Emmanuel Macron a évoqué la lutte contre «toutes les formes de trafic»comme le crime organisé ou “trafic de drogue [qui] fragilise les deux rives de la Méditerranée.
Lors de cette visite, le ministre français de l’Intérieur a rencontré son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, pour discuter du rapatriement des ressortissants marocains expulsés de France. Bruno Retailleau a dit vouloir « raccourcir les délais » et «faire mieux en termes de nombre de personnes réadmises». La question de la lutte «contre les secteurs» et le “surveillance des frontières terrestres et maritimes » a également été évoqué.
La question migratoire était parmi les raisons des tensions existant entre Paris et Rabat depuis plusieurs années, rappelle l’Agence France-Presse. LLa France avait réduit de moitié le nombre de visas accordés aux Marocains en 2021-2022 pour pousser le royaume à reprendre davantage de ses ressortissants expulsés par les autorités françaises.
Signature de nombreux accords commerciaux
La délégation française conduite par Emmanuel Macron comprenait plus de 120 invités, dont 36% étaient des représentants du monde économique et industriel, selon l’enquête de « L’Œil du 20 Heures », qui a relevé la présence controversée de certaines personnalités. L’Elysée a annoncé que cette visite avait permis de conclure plusieurs contrats et conventions d’investissement, dont le montant atteignait “plus de 10 milliards d’euros”. Ils concernent de très grandes entreprises françaises (EDF, Engie, TotalEnergies, CMA CGM, Alstom) en le secteur ferroviaire, les énergies renouvelables ou encore la transition énergétique. A titre de comparaison, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 14 milliards d’euros en 2023, selon Jean-Charles Damblin, directeur général de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc, cité par le site Internet du journal marocain. Inspirations écolo.
Le groupe Egis travaillera à la construction du deuxième tronçon de la ligne à grande vitesse Tanger-Marrakech, tandis qu’Alstom fournira les rames. Le géant pétrolier TotalEnergies a annoncé avoir signé un accord pour le « développement de la filière hydrogène » vert au Maroc, tandis qu’EDF «poursuivre le développement des capacités de production d’énergie éolienne au Maroc»selon un document de l’Elysée cité par l’AFP. Le transporteur maritime CMA CGM investira dans l’exploitation du Terminal portuaire de Nador West Med, au nord du pays. Le patron du Medef, Patrick Martin, accueilli La Tribune ces accords, soulignant que “La France est le deuxième partenaire économique du Maroc.”