Les actions correspondent désormais aux mots. Alors qu’Emmanuel Macron réaffirmait, en plein voyage diplomatique au Maroc, la reconnaissance et le soutien de la France à la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental, le ministère des Affaires étrangères a mis à jour la carte du Maroc sur son site internet. Désormais élargie, elle comprend la zone contestée du Sahara occidental au sud. Jusqu’à présent, cette partie du pays était représentée par des hachures, pour marquer une distinction. Comme rappelé Les Echos, La plupart des cartes du monde (y compris Google Maps) affichent une petite ligne pointillée, pour séparer ce territoire du reste. Ce n’est donc plus le cas des cartes françaises.
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Cette modification est loin d’être un détail pour le Maroc. “La France confirme par des actions sa position consolidant la marocanité du Sahara”, se félicite ainsi Maroc Hebdotandis que le quotidien marocain Aujourd’hui le Maroc souligne que cette révision « s’inscrit dans la dynamique positive que connaît la question du Sahara sur la scène internationale ». “Le ministère des Affaires étrangères de la France met à jour la carte du Maroc tout en préservant l’intégralité de son territoire”, se félicite également le site Maroc Diplomatique, estimant qu'”en intégrant le Sahara à la carte du Maroc, la France réaffirme son attachement à l’intégrité territoriale du Maroc”. Royaume-Uni et ouvre la voie à une relation bilatérale renforcée. Et d’ajouter : “Cette mise à jour de la carte symbolise non seulement un acte diplomatique, mais aussi un signe de solidarité et de soutien aux aspirations marocaines”.
Jusqu’à récemment, la France hésitait à se positionner sur ce conflit géographique, ce qui n’a pas manqué de susciter l’amertume au Maroc, où elle est une véritable cause nationale et où il était difficile de comprendre que Paris ne s’aligne pas sur la reconnaissance, par les Nations Unies. Etats, de souveraineté marocaine. L’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose en effet Rabat depuis un demi-siècle aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. La nouvelle position française “n’est hostile à personne”, a pris soin d’assurer mardi Emmanuel Macron, en réponse aux critiques de l’Algérie.
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Reconstruire un avenir diplomatique et commercial
Accueilli lundi en grande pompe par le roi Mohammed VI pour renouer des liens aussi historiques que profondément tendus depuis trois ans par des querelles, le président français a déclenché de vifs applaudissements du Parlement marocain en réaffirmant le lendemain que « le présent et l’avenir » » du Sahara occidental relevait « du cadre de la souveraineté marocaine ». Une position déjà affirmée cet été dans une lettre au roi, qui a ouvert la voie à cette visite d’Etat maintes fois reportée.
Lors de ce déplacement diplomatique et commercial, Emmanuel Macron a noté la signature par plusieurs entreprises françaises (dont Engie et MGH Energy) d’accords visant la production d’énergie verte et d’e-carburants à partir du Sahara occidental marocain, eldorado des énergies renouvelables avec son soleil et son énergie. exposition au vent. Au total, plus de 40 contrats et accords d’investissement ont été conclus pour un montant total de « plus de dix milliards d’euros », dans le secteur ferroviaire, le deuxième plus grand projet de dessalement d’eau au monde, la fourniture d’un satellite de communication ou encore la production d’hydrogène vert.
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L’enthousiasme renouvelé des Français ne s’arrête pas là : après avoir notifié la « mise à jour » de la carte du Maroc, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a annoncé « dès la semaine prochaine » la visite de l’ambassadeur français au Sahara occidental. “Nous allons y accroître notre action consulaire et culturelle en vue de la création d’une Alliance française”, a-t-il ajouté, tandis que la ministre française de la Culture Rachida Dati a évoqué l’inauguration prochaine d’un Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel et du cinéma doté d’un Dimension africaine à Dakhla, grande ville du Sahara occidental au bord de l’océan Atlantique.