La première saison de « Le Diplomate » s’est terminée sur une scène de chaos, un attentat à Paris. La suite, lancée ce jeudi sur Netflix, reprend l’histoire dans la seconde qui suit, et emmènera le spectateur à travers tous les États. Car oui, si cela paraissait inconcevable l’année dernière au terme des huit premiers épisodes, tant nous avions jugé « Le Diplomate » comme l’une des meilleures séries de l’année, la deuxième saison réussit le tour de force de se montrer encore plus époustouflante.
Pour ceux qui l’auraient manqué, cette pépite racontait, en avril 2023, l’arrivée d’une nouvelle ambassadrice américaine à Londres, accompagnée de son mari, personnage ambivalent qui a eu une longue carrière dans la diplomatie avant de voir ses ambitions politiques « brûlées » suite à plusieurs erreurs. .
Une série captivante
Kate, diplomate atypique, aux cheveux en bataille et peu douée pour les discours, a dû faire face à une crise majeure avec l’Iran, un Premier ministre britannique populiste et odieux, son mari dont elle voulait se séparer et qui menait de sombres manœuvres en l’ombre, et un président des États-Unis qui nourrissait secrètement de plus grandes ambitions à son égard.
A l’orée de cette nouvelle saison, l’attaque va amplifier tous ces enjeux. Kate soupçonne rapidement le chef du gouvernement, Nicol Trowbridge, toujours plus belliqueux, d’en avoir été l’instigateur contre ses équipes, et se lance dans une enquête risquée.
Virant par moments vers une intrigue d’espionnage ― haletant ―, l’histoire reste parallèle à ses fondamentaux : raconter le quotidien d’un ambassadeur hors du commun, obligé de naviguer avec tout cela dans les méandres des relations internationales. implique des manœuvres, du travail en réseau, un équilibre précaire entre les astuces de chacun, des manipulations et des tentatives d’influence, des exigences de sécurité dictées par la CIA, des obligations répondant à un protocole strict… Bref, de la diplomatie. Et ce tout en prenant soin, quand elle le peut, de sa vie personnelle.
Keri Russell, époustouflante dans le rôle de Kate
Mais rien n’est jamais simple pour Kate, et elle va ici devoir faire face à la présence grandissante du vice-président américain, personnage à la fois bienveillant et sournois. Outre l’écriture soignée, qu’on imagine imprégnée des conseils avisés d’anciens diplomates, et la mise en scène qui alterne suspense, surprises et humour, cette suite doit encore plus à ses acteurs principaux.
Keri Russell, toujours aussi étonnante dans le rôle de Kate, et Rufus Sewell, encore plus inquiétant dans celui de Hal, semblent avoir encore approfondi leurs personnages pour livrer des compositions absolument bluffantes.
J’attends avec impatience la saison 3
Les seconds rôles sont à la hauteur : le redoutable Rory Kinnear, qu’on aimait détester dans son interprétation du Premier ministre l’année dernière, parvient à rendre l’élu à la fois plus capricieux et plus attachant, une prouesse. Même ton de jeu pour Allison Janney dans la peau de l’intrigante vice-présidente américaine.
Tous suscitent et nous font pénétrer dans les mystères complexes et fascinants des relations internationales en les rendant à la fois drôles, inquiétants et sexy, avec encore une fois un rebondissement final qui laisse sans voix et appelle à une troisième saison. Ça tombe bien, on en veut plus…
saison 2, série américaine de Debora Cahn (2024), avec Keri Russell, Rufus Sewell, Rory Kinnear… Six épisodes de 50 minutes, sur Netflix.