Antoine Alléno est décédé le 8 mai 2022 à Paris, percuté par une voiture alors qu’il était à l’arrêt sur un scooter. Le procès du conducteur pour « homicide involontaire » s’ouvre ce jeudi 31 octobre au tribunal correctionnel de Paris.
Deux ans après la mort dans un accident de la route d’Antoine Alléno, fils du célèbre chef triplement étoilé Yannick Alléno, l’heure du procès est arrivée. Le conducteur, Franky D., ainsi que ses deux complices présumés, comparaissent ce jeudi 31 octobre au tribunal correctionnel de Paris.
Le premier est notamment jugé pour homicide involontaire – en l’absence de l’existence du délit d’homicide routier, cheval de bataille de Yannick Alléno – les deux autres pour vol en réunion.
«Ils veulent que le mot culpabilité soit prononcé»
La famille d’Antoine Alléno « n’attend pas la vérité, car nous la connaissons. Ils attendent simplement une sanction qui soit adaptée, mais malheureusement c’est impossible”, explique Philippe Courtois, avocat de la famille Alléno, ce jeudi matin sur BFMTV. « Quand on perd un enfant, c’est la pire punition de la vie. Ce qu’ils veulent, c’est que le mot de culpabilité soit prononcé.
Les faits remontent au 8 mai 2022. Vers 23h15, Antoine Alléno circule en trottinette électrique, arrêté à un feu rouge dans le 7e arrondissement de Paris. Franky D., conducteur d’une Audi RS6 qui vient d’être volée devant le restaurant Coya, rue du Bac, a parcouru près de 3km à 120 km/h dans les rues de Paris, depuis le lieu du vol.
Arrivé devant le feu rouge où se trouve Antoine Alléno, Franky D. percute le conducteur d’une Skoda Octavia par derrière, à environ 75 km/h. Sous la violence du choc, les deux voitures ont failli faire demi-tour. Dans son élan, l’Audi RS6 fauche Antoine Alléno et son passager, juchés sur le scooter.
« Alcoolisme massif »
Après la collision, le conducteur, Franky D., a tenté de prendre la fuite à pied, avant d’être arrêté par un policier en congé. Il conduisait alors qu’il n’avait jamais de permis de conduire et était en état d’ébriété : son taux d’alcool était estimé à 1,69 gramme par litre de sang au moment des faits.
Au cours de l’enquête, le principal prévenu a évoqué des « souvenirs fragmentés », dus à son « alcoolisme massif ». Mais l’exploitation des images de vidéosurveillance du restaurant Coya où il avait passé la soirée avec plusieurs membres de sa famille ne montre aucun signe d’ivresse.
Au moment du vol de l’Audi RS6, il a fait preuve d’une certaine maîtrise de ses mouvements en grimpant sur un trottoir pour prendre la fuite, avant de frapper à plusieurs reprises à la tête le voiturier du restaurant qui avait pris la fuite. jeté à l’intérieur de l’habitacle, côté conducteur, pour tenter d’arracher les clés de contact.
Il a ensuite percuté deux taxis lors de sa fuite, avant d’arriver à proximité de ce feu tricolore, à l’angle de l’avenue Bosquet et de la rue Cognac-Jay. Il affirmait ne pas savoir qu’il avait percuté un scooter et ses deux passagers.
Onze parties civiles
Franky D., 27 ans, nie le vol de l’Audi RS6. Il affirme que le voiturier du restaurant « Coya » s’est trompé de clés en lui donnant la clé Audi et non la sienne. Son casier judiciaire compte six condamnations pour vol et tentative de vol, recel de vol et escroquerie.
Les deux autres prévenus, Franck A. et Sniper, âgés respectivement de 47 et 20 ans et licenciés pour avoir volé l’Audi RS6 lors d’un meeting, nient les faits. Le premier est le beau-père de Franky D., tandis que le second est son beau-frère.
Tous trois appartiennent à la communauté des voyageurs, et sont domiciliés dans le Val d’Oise.
Par ailleurs, onze parties civiles sont présentes dans ce procès, dont le père et le frère d’Antoine Alléno, ainsi que sa compagne et la jeune femme qui l’accompagnait en scooter au moment des faits.