Ému, Éric Antoine se relève lentement, et appuie tranquillement sur le « sonnerie dorée » de la table des jurés. Devant lui, cinq filles âgées de 9 à 12 ans explosent de joie en se précipitant pour récupérer les cadeaux dorés qui tombent à terre, pendant que le magicien, allongé à terre, nage dedans. L’Académie des Attrapes-rêves a touché le magicien en plein cœur, lors de la deuxième soirée des auditions de “La France a un talent incroyable”, diffusée ce mercredi 30 octobre sur M 6.
Les petits danseurs viennent du Nigeria, ils sont orphelins ou ont subi des violences. « Ils sont cinq ce soir. Il en manque deux, qui n’ont pas pu obtenir leur visa pour venir en France, s’excuse leur représentante, dont l’association s’occupe de 42 jeunes filles. Nous devons quitter l’endroit où nous vivons pour reconstruire un nouvel abri ailleurs. Nous souhaitons faire connaître nos actions en venant ici. »
« Des guerriers plus que des danseurs »
Le numéro est largement inspiré du bata, une danse rituelle dédiée à la divinité Sango, au Nigeria. Les petites filles tapent du pied à une vitesse vertigineuse, les croisent et les décroisent, sautent, sautent, agitent leurs bras comme des moulinets. Leurs tresses volent au-dessus de leurs grands sourires. Marianne James voyait « des guerriers plus que des danseurs. Vous vous battez pour votre cause, bravo ! Rien n’est acquis pour les femmes qui représentent la moitié de l’humanité. »
Hélène Ségara espère que les filles « retrouveront une famille et confiance en elles ». Sugar Sammy, une seule fois, sort la carte de gentillesse. « La France vous a adopté ce soir, vous avez mis l’ambiance, vos sourires étaient contagieux. » Éric Antoine a aimé l’histoire autant que le « numéro fantastique ». Vous êtes la raison pour laquelle je fais ce spectacle. Vous avez été dans le dépassement artistique, dans une faim et une soif de vie incroyables. »
Les grandes découvertes ne manquaient pas. Le jury a validé Axel Tedesco, un étudiant du conservatoire au look gothique, qui reprend de manière éblouissante « Le Temps des Cathédrales », de « Notre Dame de Paris », une comédie musicale dans laquelle chantait Hélène Ségara. Soudain, le garçon se lance dans une danse colérique, révélant une musculature inattendue. Un numéro déconstruit, dans lequel il fait semblant d’être interrompu par sa mère au téléphone.
Rire de la maladie avec Merwan Sali
Le jury adore l’audace d’Axel, tout comme elle validera la danse de Julien qui ne prend des cours que depuis deux ans. Le candidat de 18 ans doit se produire avec son professeur, mais là, sous les yeux du jury, elle l’écrase, le lâche. Laissez-le voler seul, dans une chorégraphie fluide, magique et pleine d’émotion. Un passage réussi également pour Merwan Sali, qui a réussi à faire rire le jury et le public en plaisantant sur sa leucémie. Il a vaincu son cancer grâce au don de moelle de sa sœur de 7 ans, alors qu’il avait 17 ans.
Côté fou, Johnny Harmo Jump raconte avoir remplacé les poignées de sa corde à sauter par des harmonicas. L’idée devait être originale, mais le sexagénaire, mince et musclé, ne joue pas les deux en même temps. Harmonica, puis saut fou avec sa corde. La performance est un échec. Quant à Jocelyne Lafaille, elle n’a pas le temps de terminer son hymne à sa ville de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), qu’elle est censurée. Laissant dans votre tête ce refrain chanté faux : « Oh mon Dieu, la Gaillarde, qui file les foulards… »