Ambiance film d’horreur entre Yverdon et Lausanne

Ambiance film d’horreur entre Yverdon et Lausanne
Ambiance film d’horreur entre Yverdon et Lausanne

Certains spectateurs n’ont que très peu vu les trois buts marqués.

Si les ultras du Lausanne-Sport insistent pour utiliser des fumigènes, ils pourraient envisager de changer de fournisseur pour le bien du football suisse. Le spectacle d’avant-match des supporters lausannois mardi soir a créé un épais nuage autour de l’un des deux buts, poussant l’arbitre à retarder de cinq minutes le début du match. La saison dernière, cela prenait un quart d’heure lors d’un derby contre le Servette.

Chaque groupe de fans utilise des bombes fumigènes ? Bien. Mais ceux de LS, bien que flamboyants, semblent moins volatils dans les airs. Ainsi, ils sont moins propices à la tenue simultanée d’un match de football. D’où l’idée d’envisager réellement un changement de marque.

Comme c’était Halloween en avance au Stade municipal, la fumée lausannoise se fondait plutôt bien dans le décor. Un banc de brouillard opaque s’est formé autour d’Yverdon-les-Bains, faisant converger les spectateurs vers le stade dans une ambiance plutôt inquiétante. Il n’a jamais été question de reporter le derby entre Yverdon Sport et Lausanne-Sport, du moins pas pour longtemps, mais il est vite apparu que chacun allait devoir s’adapter. Sur et en dehors du terrain.

« Nous nous sommes échauffés avec des ballons normaux et quelques oranges. L’arbitre a décidé que les normales feraient l’affaire pour le match. C’est vrai que sur le terrain, c’était gérable. Nous pourrions nous voir; nous savions où étaient nos coéquipiers. C’est juste qu’on perd parfois le fil des buts”, soupire Antoine Bernède. Loin de perdre ses repères, le milieu de terrain lui-même a donné l’avantage au Lausanne-Sport en début de seconde période dans un match dominé de bout en bout par son équipe (3-0).

Reste que les joueurs ont eu du mal à distinguer chaque section du terrain. Yverdon Sport n’a jamais utilisé ce prétexte pour justifier sa prestation très incomplète. L’avantage pour les Nord-Vaudois ? Le public n’a pas été témoin de toutes les difficultés rencontrées par YS sur le terrain. En fait, les supporters des Verts derrière le but « côté ville » n’ont pas beaucoup vu les trois buts lausannois, tous inscrits à l’autre bout du terrain, à l’exception peut-être de quelques ombres mouvantes au loin.

Pour beaucoup, il a fallu attendre d’être devant un écran pour la rediffusion de fin de soirée ou du lendemain pour se familiariser avec les événements majeurs du match. Le poteau frappé par Dexter Lembikisa qui aurait pu renverser le derby en fin de première mi-temps, le superbe tir enroulé de Fousseni Diabaté pour le 2-0, l’occasion du 4-0 manquée par Alvyn Sanches, qui a quitté un match sans marquer pour la première fois en quatre sorties.

Tout cela, les heureux détenteurs d’un billet dans les tribunes latérales ont pu observer en direct. Même s’il fallait souvent plisser les yeux et se fier à son instinct pour distinguer certains joueurs. Au commentaire de blue Sport, le diffuseur officiel de la Ligue suisse de football, Nicolas Emmenegger confirme. « C’est dans ces moments-là qu’on se rend compte de l’avantage qu’on a de voir ces équipes jouer chaque week-end. Même si je n’exclus pas qu’on ait pu confondre une ou deux fois Morgan Poaty avec Konrad de la Fuente, tous deux évoluant sur le côté gauche de Lausanne.»

Comme les footballeurs sur le terrain, le duo qu’il forme avec Claude Gross à l’antenne a adapté la prise de risque à la situation. « Quand nous n’étions pas sûrs du joueur, nous évitions de prononcer son nom. C’est un petit truc des commentateurs», rigole le journaliste, bien appuyé par les caméras placées en marge qui assurent les replays.

 
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