Mardi 22 octobre, le service de traduction automatique s’est enrichi de nouvelles fonctionnalités… et parle désormais le français québécois.
Une occasion en or de (re)découvrir la chasse aux anglicismes menée par Québec. Depuis ce mardi 22 octobre, vous pouvez désormais choisir le « Français du Canada » sur la plateforme Google Translate. LE “podcast” s’et se transformer en «balado»le “fin de semaine” dans “fin de semaine”et le « smartphone » Il y a un téléphone intelligent.
Cet ajout fait partie d’une très large initiative de la part de Google. En juin dernier, 110 langues ont été ajoutées, comme l’afar, langue tonale parlée à Djibouti, en Érythrée et en Éthiopie, ou encore le manx, ou «manx»Langue celtique de l’île de Man. Cette dernière a failli disparaître avec la mort de son dernier locuteur natif en 1974, mais compte aujourd’hui des milliers de locuteurs grâce à l’élan collectif des habitants de l’île. Plus récemment, l’inuktitut, l’une des principales langues inuites du Canada, a rejoint le moteur de recherche, aux côtés du patois jamaïcain, balinais, créole mauricien, lombard, fidjien…
Pression de l’anglais au travail
Cela répond à un défi d’expansion pour le service de traduction, mais aussi à un immense défi culturel de préservation des langues. Les progrès de la traduction automatique permettent de prendre en charge de plus en plus de variétés d’idiomes et de conventions orthographiques. Et de vulgariser les spécificités francophones de La Belle Province…
«L’urgence n’est pas la même au Québec qu’en France», expliqué dans Le Figaro Benoît Dubreuil, le commissaire à la langue française du Québec, justifiant la grande mobilisation de la province canadienne en faveur de la défense de la langue française. « La situation sur le terrain est beaucoup plus menaçante au Québec qu’en France. En ce qui concerne les entreprises par exemple, (…) les salariés peuvent préférer continuer à se parler en anglais sans que l’État ait la capacité de l’interdire. Dans le commerce de gros, dans les industries culturelles et en informatique, l’anglais occupe une place très importante. »il a expliqué.
« Lorsque je travaillais au gouvernement fédéral, j’ai remarqué que de nombreux francophones avaient de la difficulté à décrire leur travail sans utiliser une série de mots anglais. En France, la pression pour utiliser le français sur le marché du travail est bien plus forte.» En 1991, 82 % des Québécois avaient le français comme langue maternelle. Dix ans plus tard, ils ne sont plus que 74,8 %.
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