Les équipes d’EDF sont présentes sur le pont depuis jeudi matin sur le chantier du barrage de Grangent. « L’événement météorologique a été annoncé, nos équipes se sont rapidement mobilisées », annonce Yvan Samouillet, responsable du chantier. Très vite, en quelques minutes vers 16 heures, le barrage passe de deux vannes, à trois puis quatre ouvertes. « Nous sommes, à cet instant, à 900 m3 les seconds qui s’échappent du barrage. Nous sommes en contact permanent avec la préfecture de la Loire, chargée d’avertir les collectivités en aval des travaux », explique le responsable du chantier. Il a fallu délester le barrage compte tenu des précipitations.
Sur la route qui surplombe le barrage, les foules des jours de grande affluence se pressent pour assister au spectacle. Les voitures sont garées bien en amont du barrage, tout le long de l’ouvrage, jusqu’au parking proche des logements du personnel d’EDF. La plupart des gens que nous rencontrons sont là pour apprécier le spectacle, la force des éléments. « Nous habitons Saint-Just-Saint-Rambert, mais nous ne serons pas concernés par la crue de la Loire. Toute cette eau est impressionnante, mais rien à voir avec la crue de 1980. On sentait les arbres, les caravanes, emportées par l’eau, cogner contre le barrage, le barrage vibrait”, témoignent ces gens de Pontrambert. Plus loin, cette dame vient d’Andrézieux-Bouthéon : « J’ai vu les services techniques de la ville installer des barrières près de la Loire. Ils s’attendent à une inondation ce jeudi soir. Alors, je suis venu voir le barrage, c’est impressionnant. »
Un vieux monsieur grogne : « Et dire qu’ils nous embêtent avec leur sécheresse et leur réchauffement climatique ! » Impossible de lui expliquer que ces événements climatiques exceptionnels sont liés au changement climatique. Il hausse les épaules et s’éloigne en nous lançant un regard méprisant.
