Enseignants non remplacés, postes supprimés, menace de division des classes… L’école sous haute tension

Enseignants non remplacés, postes supprimés, menace de division des classes… L’école sous haute tension
Enseignants non remplacés, postes supprimés, menace de division des classes… L’école sous haute tension

l’essentiel
Non-remplacement des enseignants absents, suppression possible des classes dédoublées, fin des formations, réduction drastique du nombre d’enseignants annoncée par le gouvernement pour 2025, les syndicats enseignants de Haute-Garonne réclament un véritable « plan d’urgence ».

Le jeu est terminé, rien ne va plus. La métaphore du jeu de roulette n’est pas si loin de l’état d’avenir de l’école publique, après les annonces faites par le gouvernement de supprimer plus de 4 000 postes d’enseignants en 2025, dont plus de 3 000 concernent le 1er degré. Cela pourrait mathématiquement correspondre à 200 à 300 postes en moins pour l’académie toulousaine. C’est ce que pensent les enseignants du département, au premier rang desquels les syndicats, qui prédisent des temps difficiles. Ils sont déjà là depuis la rentrée de septembre en Haute-Garonne et à Toulouse.

« L’état désastreux de la rentrée scolaire… »

« Depuis la rentrée, il y a en moyenne 53 classes par jour sans professeurs. Soit 1 114 jours de cours non remplacés dans les écoles de Haute-Garonne, avec des élèves répartis dans les autres classes. C’est la rentrée désastreuse de l’Etat dans les écoles de notre département alors que les annonces budgétaires sacrifient l’École», dénonce dans un communiqué une intersyndicale Snuipp-FSU, Fnec-FP FO, CGT éduc’action et Unsa.

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«Nous sommes parmi les départements les moins dotés en moyens»

Localement, c’est le directeur académique des services de l’éducation nationale de la Haute-Garonne (Dasen), Arnaud Leclerc, qui a annoncé la couleur aux syndicats stupéfaits. “C’est lors d’une réunion la semaine dernière que Dasen nous a fait part de 53 classes non remplacées par jour”, explique Rémi Lasfargues, co-secrétaire du FSU-SNUipp 31. Cela fait un certain nombre d’élèves qui n’ont pas eu cours. Ce qu’il faut voir, c’est que l’incapacité à remplacer les enseignants absents se produit chaque année dans le département depuis plusieurs années de manière cyclique. Nous sommes l’un des départements de France les moins dotés en effectifs. d’enseignants pour cent élèves C’est structurel. La nouveauté, c’est que ce taux d’enseignants en sous-effectif est généralement atteint en fin d’année scolaire.

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Sur 7 000 enseignants en Haute-Garonne, beaucoup ne terminent pas l’année

Pour les syndicats, sur plus de 7 000 enseignants du primaire, beaucoup quittent leur classe pour diverses raisons : arrêt maladie, congé maternité, disponibilité, etc. « Bien sûr, le ministère nous accorde quelques centaines d’agents contractuels, mais cela n’a aucun rapport avec besoins », poursuit Rémi Lasfargues.

L’autre nouveauté qui risque de faire sourciller les enseignants des écoles : la possible suppression des classes dédoublées dans les écoles du réseau d’éducation prioritaire, une mesure chère à l’ancien ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. « C’est pour libérer du personnel », confie le co-secrétaire du Snuipp-FSU. “Il semblerait même que dans un département de l’académie, un Dasen ait publié une circulaire à cet effet.” Pour récupérer des postes, ajoutent les syndicats, la direction académique puisera dans les brigades de formation continue, les remplaçants (Zil) en éducation prioritaire, les enseignants du réseau d’aide (Rased) et « ne se empêchera pas de mettre fin aux classes scindées.

Des classes plus surpeuplées

La conséquence, craignent les enseignants, est une augmentation des classes surpeuplées. Il y a fort à parier que la moyenne de 23 élèves par classe, défendue en début d’année par le recteur de l’académie de Toulouse Mostafa Fourar, ne tiendra pas. “Le taux d’encadrement se dégrade, les effectifs par classe augmentent, compromettant ainsi la qualité de l’enseignement individualisé”, estiment les syndicats. « En France, nous avons 28 % de classes élémentaires qui comptent plus de 27 élèves, assure Rémi Lasfargues (Snuipp-FSU 31). À la maternelle, c’est encore plus. Ces suppressions d’emplois ne feront que dégrader le service public de l’éducation.

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