Qu’est-ce que la batterie anti-missile THAAD déployée par les États-Unis en Israël ?

Le Pentagone a annoncé dimanche le déploiement en Israël du système américain de défense antimissile à haute altitude THAAD, en soutien contre Téhéran. A quoi va servir ce nouveau bouclier anti-aérien ?

Épée contre bouclier. Le nouveau missile hypersonique iranien et son utilisation sur Israël lors de l’offensive du 1er octobre nécessitent de renforcer le bouclier anti-aérien israélien. Baptisée Fattah (vainqueur en persan), cette arme aurait réussi à percer Arrow 3, le système destiné à intercepter les missiles à longue portée.

Fattah serait passé par là pour rejoindre la base aérienne de Nevatim où se trouvent les avions de combat F-35. Aucun avion n’a été touché et pour cause, l’état-major de l’Armée de l’Air leur a ordonné de décoller pour quitter cette zone au plus vite. Ils étaient tous en vol lors de l’attaque et le missile iranien n’a causé que des dégâts mineurs.

Pour prévenir de nouvelles attaques, les États-Unis prêtent main forte à Israël en déployant, sur ordre du président Joe Biden, une batterie THAAD (Terminal High Altitude Area Defense, ou système de défense antimissile à haute altitude) avec des soldats américains pour mettre en œuvre ce système. Cette aide est précieuse. Les États-Unis ne disposent que de 8 batteries THAAD et de 800 intercepteurs. Le montant de ceux installés en Israël est estimé à 3 milliards de dollars.

• Qu’est-ce qu’une batterie THAAD ?

La batterie THAAD a été conçue par Lockheed Martin pour faire face à ce type de menace que les cinq éléments du bouclier anti-aérien israélien ne peuvent arrêter. Ce système est composé de plusieurs éléments permettant de détecter une attaque, de déterminer la trajectoire des missiles balistiques et leur vitesse pour les intercepter avant qu’ils n’atteignent leur cible. Cette séquence ne doit durer que quelques minutes pour être efficace.

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Les éléments qui composent une batterie THAAD. © Lockheed Martin

Une batterie est équipée de six à neuf lanceurs mobiles équipés de huit intercepteurs, soit entre 48 et 72 missiles intercepteurs. Selon Lockheed Martin, le taux de réussite des tests THAAD est de 100 % lors des essais en vol réalisés en 2022.

Ce n’est pas la première fois que les États-Unis déploient cette batterie dans la région. Le président Biden a ordonné à l’armée d’en déployer un au Moyen-Orient l’année dernière à la suite des attaques du 7 octobre « pour défendre les troupes et les intérêts américains dans la région ». Les États-Unis en ont également déployé un en Israël en 2019 pour une formation et un exercice de défense aérienne intégrée.

• Un radar de très haute précision

Avant le tir, le signal est donné par un radar au sol AN/TPY-2 produit par Raytheon, une société américaine spécialisée dans la défense et l’aérospatiale.

Ce radar est installé à plusieurs kilomètres du centre de tir. Ils sont reliés par une ligne de communication à fibre optique. Il peut suivre la trajectoire de plusieurs missiles simultanément. Une fois la trajectoire déterminée, il guide les intercepteurs vers le missile à abattre.

La précision est assurée par une antenne de 9 mètres carrés installée sur une remorque de camion. Cet appareil crée une carte numérique du ciel à l’aide d’un puissant système numérique installé dans une autre remorque équipée de la climatisation pour refroidir l’ensemble de l’appareil électronique. Pour fonctionner, le radar nécessite une puissance de 2 MW.

• Une centaine de soldats

Aucun robot pour faire fonctionner cet appareil. Une batterie THAAD nécessite au moins une centaine de soldats entraînés. Dans son communiqué, le Pentagone précise qu’un équipage de soldats américains se rendra en Israël pour prendre le commandement de l’appareil.

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Pour fonctionner, une batterie Thaad nécessite une centaine de soldats. © Lockheed Martin

Le nombre précis de soldats américains n’a pas été précisé, mais dans son communiqué, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, a indiqué que le système pourrait fonctionner avec « un nombre réduit de soldats en fonction de l’implication des forces israéliennes ». « .

• Arrêter le missile hypersonique et éventuellement nucléaire iranien

Ces missiles sont particulièrement difficiles à arrêter en raison de leur trajectoire en forme de cloche. Ils sont propulsés par de puissantes batteries qui les envoient à plus de 3 000 mètres d’altitude puis retombent jusqu’au point d’impact à une vitesse accélérée grâce à la traction terrestre.

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La trajectoire utilisée par un missile balistique © BFMTV

Ainsi, on ne sait pas d’où ils partent et ne sont détectables au radar que lorsqu’ils s’approchent de leur cible. Le Fattah a une autonomie de 1 400 kilomètres et peut atteindre des vitesses supérieures à Mach 10, soit 12 348 kilomètres/heure.

Le missile iranien est d’autant plus inquiétant qu’il peut être équipé d’une tête nucléaire. Les développements du Fattah ont également alerté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui craignait que Téhéran ne crée ses propres ogives nucléaires ou ne les importe de pays amis.

Selon les Gardiens de la révolution, il serait capable de contourner « tous les systèmes antimissiles » de n’importe quel pays de la région. Cette affirmation détonne avec la réalité puisque lors de l’attaque du 1er octobre, le bouclier anti-aérien israélien a intercepté la quasi-totalité des missiles lancés par Téhéran.

Pascal SamamaPascal Samama
 
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