Alors que l’époque semble chérir les « consolateurs négatifs », les studios américains mettent de plus en plus en avant les ennemis des super-héros. Illustration cet automne avec le Joker et le Pingouin, les bêtes noires de Batman désormais promues par Warner.
« Nous vous redonnons le pouvoir, à vous le peuple. » En 2017, lors de son discours d’investiture présidentielle, Donald Trump surprenait tout le monde en répétant mot pour mot cet extrait du discours de Bane, l’adversaire de Batman dans le film Le chevalier noir se lève (2012). À l’automne 2024, moins d’un mois avant les élections américaines, les ennemis de la chauve-souris masquée sont de retour. Deux semaines plus tard, Warner Bros. sortait deux fictions donnant le premier rôle à des outsiders vomissant l’élite représentée par la famille de Bruce Wayne, le milliardaire caché sous le costume de Batman.
Dans le film Joker: Folie à deux de Todd Philips (sortie le 2 octobre), Arthur Fleck (alias le Joker) est un assassin professionnel qui assume sa schizophrénie pour transformer son procès, filmé à la télé, en un happening. Alors que la foule scande son nom, il défie l’autorité de la ville de Gotham (évidemment une métaphore de l’Amérique) en lui montrant qu’il n’est que le produit de ses institutions corrompues. Thomas Wayne, le père de Bruce, a été tué à la fin du premier film Jokersorti en 2019 et Lion d’Or à la Mostra de Venise.
