L’ouragan Milton, qui a frappé la Floride dans la nuit de mercredi à jeudi, a provoqué des destructions généralisées de l’ouest jusqu’à l’est de l’État américain, provoquant des tornades et des inondations qui ont entraîné la mort d’au moins 10 personnes et la perte d’électricité pour des millions de personnes.
L’ouragan Milton a frappé la Floride d’ouest en est après avoir touché terre mercredi soir.
Il semblait que le « pire scénario » avait été évité, mais une série de tornades imprévues ont été dévastatrices.
Le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a déclaré qu’il disposait d'”informations selon lesquelles au moins dix personnes” avaient été tuées.
Il a ajouté : « À notre avis, ces décès sont dus aux tornades » qui ont frappé la péninsule située au sud-est des États-Unis, frappée par l’ouragan Helen il y a deux semaines.
Malgré cela, les autorités ont exprimé leur soulagement.
Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a déclaré jeudi matin : « La tempête était importante et, heureusement, le pire scénario ne s’est pas produit ».
Il a ajouté que l’ouragan “s’est affaibli avant d’atteindre la terre, et que l’inondation de la mer, selon ce que l’on sait actuellement, n’était pas de l’ampleur enregistrée lors de l’ouragan Helen”, qui a frappé plusieurs États du sud-est des États-Unis fin septembre.
Milton a touché terre mercredi soir sur la côte du golfe de Floride sous la forme d’une puissante tempête de catégorie 3.
Des vents violents ont frappé les zones intérieures qui souffraient encore des effets de l’ouragan Helen avant qu’il ne traverse la côte est de la Floride pour se jeter dans l’océan Atlantique.
“Le vent était la chose la plus effrayante parce que le bâtiment se balançait et les fenêtres tremblaient, même si elles étaient résistantes aux tempêtes”, a déclaré Carrie Elizabeth, une habitante de Sarasota, lorsqu’elle est sortie pour inspecter les conséquences de la catastrophe tôt jeudi matin.
La Maison Blanche a déclaré que le président Joe Biden et le gouverneur de l’État s’étaient entretenus par téléphone jeudi matin de la situation.
Dans un clip vidéo publié jeudi, le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump s’est dit « attristé par les ravages » laissés par l’ouragan Milton.
Les vents ont déraciné de grands arbres et détruit le toit du stade de baseball Tropicana Field des Rays de Tampa Bay à Saint-Pétersbourg, et ont également provoqué la chute d’une grue de chantier sur un bâtiment voisin du centre de la ville.
Dans la ville de Clearwater, sur la côte ouest, des équipes d’urgence sont sorties à l’aube à bord de bateaux de sauvetage pour extraire les habitants coincés dans leurs maisons à cause des eaux de crue.
Le président américain Joe Biden a prévenu mercredi soir qu’il s’attendait à ce que Milton soit “l’un des ouragans les plus destructeurs depuis un siècle en Floride”.
Depuis qu’elle a touché terre, Milton a provoqué de fortes pluies et des inondations « soudaines », selon le bulletin du US Hurricane Center.
Les célèbres parcs Disney ont fermé leurs portes. Le trafic de navigation a également été interrompu dans les aéroports de Tampa et de Sarasota.
Des tornades ont également été enregistrées dans le centre et le sud de l’Etat, selon la station spécialisée « Wether Channel ».
Dans la zone où Milton a touché terre, les habitants se sont barricadés chez eux ou dans des centres désignés.
Randy Pryor, 36 ans, s’est dit “nerveux”, soulignant que la région souffrait toujours des répercussions de l’ouragan Helen, qui a “saturé les sols en eau”.
Dans la grande ville de Fort Myers, sur la côte ouest de l’État, Debbie Edwards a souligné que « tout le monde est inquiet », ajoutant : « Il semble que nous ayons des symptômes de stress post-traumatique » après le dévastateur ouragan Ian il y a deux ans. Cependant, elle a décidé de ne pas partir.
Deux semaines après le passage de l’ouragan Helen dans la même région, qui a fait au moins 236 morts dans le sud-est des États-Unis, dont au moins 15 en Floride, Diane Creswell, directrice de l’Agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles, a averti que Milton « sera un tempête meurtrière et catastrophique.
Depuis des jours, les autorités exhortent les habitants des zones concernées par les instructions d’évacuation à partir, soulignant que « c’est une question de vie ou de mort ».
Les ouragans sont fréquents en Floride, troisième État des États-Unis en termes de population, qui attire de nombreux touristes.
Cependant, le changement climatique, en augmentant la température de la mer, augmente rapidement la force des ouragans et le risque d’événements extrêmes, selon les scientifiques.
Le professeur d’université John Marsham, expert en sciences de l’atmosphère, a déclaré que « de nombreux aspects d’Helen et Milton sont tout à fait cohérents » avec ce que les scientifiques attendent en termes de changement climatique.
Il a ajouté : « Les ouragans ont besoin d’océans chauds pour se former, tandis que les températures océaniques record alimentent des tempêtes dévastatrices. Les climats chauds retiennent davantage d’eau, provoquant des pluies plus abondantes et davantage d’inondations.
Il a également expliqué que « l’élévation du niveau de la mer provoquée par le changement climatique exacerbe les inondations côtières ».
Depuis plus d’un an, la température de l’eau de l’Atlantique Nord enregistre continuellement des niveaux records, selon l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).
Alors que démocrates et républicains continuent d’échanger des accusations sur la gestion des deux catastrophes cycloniques par le gouvernement fédéral, le président Joe Biden a dénoncé le « barrage de mensonges » lancé par son prédécesseur, Donald Trump, de nouveau nommé à la Maison Blanche, et qui accuse son administration de ne pas avoir déployé suffisamment d’efforts et d’agir trop tard.
Trump, qui reste sceptique depuis des jours sur la réalité du changement climatique et sans aucune preuve, accuse les démocrates de « voler de l’argent » à l’Agence américaine de réponse aux catastrophes naturelles et de « le transférer de manière irrégulière aux immigrants ».
Sa rivale à l’élection présidentielle, la vice-présidente Kamala Harris, a déclaré mercredi que ces allégations étaient “dangereuses” et “inacceptables”.
