En Martinique, la journée du jeudi 10 octobre a été une nouvelle fois marquée par des incidents sur l’île dans le cadre du mouvement contre la vie chère, en cours depuis septembre. Le préfet a décrété un couvre-feu et une interdiction de manifester dans tout le pays jusqu’à lundi. Jeudi après-midi, plus d’une cinquantaine de personnes ont envahi la piste de l’aéroport de Fort-de-France.
La situation s’était apaisée ces dernières semaines, mais des incidents se sont produits lundi entre des policiers des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) et des militants qui menaient une action de blocage contre la vie chère au Lamentin, près de Fort-de-France. . Depuis, des violences sont à nouveau enregistrées chaque nuit.
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Le ministre chargé des territoires d’outre-mer, François-Noël Buffet, a condamné jeudi « avec la plus grande fermeté » la violence qui a éclaté du jour au lendemain et a poussé les citoyens « pour éviter toute escalade (…) et favoriser le dialogue ». Un appel renouvelé dans la soirée par le préfet de Martinique, qui, dans un communiqué, « s’est félicité des progrès réalisés lors de la cinquième table ronde sur le coût de la vie » et j’ai appelé “de-escalation”.
Une sixième table ronde contre la vie chère est prévue vendredi à 15 heures avec les différents acteurs. Les cinq précédents, réunissant le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), mouvement à la pointe de la mobilisation, et des acteurs économiques, des élus, des services de l’État et de la collectivité locale de Martinique (CTM), n’ont pas abouti. produire des résultats jugés satisfaisants par les manifestants.
Ecoles fermées vendredi
Jeudi après-midi, plus d’une cinquantaine de personnes ont envahi la piste de l’aéroport de Fort-de-France, dans la commune du Lamentin. « Des rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux cet après-midi, selon lesquelles 300 ou 350 CRS devaient arriver en Martinique par avion. Cette information complètement fausse est à l’origine de regroupements et d’envahissements de la piste de l’aéroport. »a déploré la préfecture de Martinique sur le réseau social “à bord 1.117 passagers” ont été détournés vers la Guadeloupe suite à la fermeture de l’aéroport, selon la préfecture de Pointe-à-Pitre.
Les écoles resteront également fermées pour la deuxième journée consécutive vendredi, selon le rectorat de Martinique. Le CHU de Martinique a annoncé jeudi le lancement d’un plan blanc au cours duquel “des déprogrammations d’actes chirurgicaux ou de consultations sont organisées”.
« Toutefois, une attention particulière est portée aux interventions urgentes ou liées au cancer »» a ajouté le CHU dans son communiqué, précisant que « les rendez-vous annulés seront reprogrammés dans les plus brefs délais ». De plus, les pharmacies de l’île ont signalé le même jour « plus en mesure d’assurer le service d’urgence ».
Douze gendarmes ont été blessés dans la nuit de mercredi à jeudi
La situation s’était apaisée ces dernières semaines, mais des incidents ont éclaté lundi entre les CRS et des militants qui menaient une action de blocage au Lamentin. En conséquence, le préfet de l’île, Jean-Christophe Bouvier, a signé jeudi deux arrêtés concernant « l’ensemble du territoire de la Martinique ». La première instaure un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin, la seconde interdit les rassemblements et manifestations à partir de 18 heures jeudi. Les deux commandes courent jusqu’à lundi.
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Le mouvement contre la vie chère, thème récurrent aux Antilles françaises, a été lancé début septembre par le RPPRAC, qui réclame un alignement avec la France des prix des produits alimentaires, 40% plus chers en Martinique. .
Douze gendarmes ont été blessés dans la nuit de mercredi à jeudi “dont un par balle”a indiqué à l’AFP une Source préfectorale. Une Source policière fait état de quatorze policiers CRS 8 légèrement blessés et de six interpellations. Pas moins de 400 véhicules ont été incendiés, selon la même Source, un immense parking abritant des voitures neuves importées en Martinique partant en fumée.
Un homme a également été tué par balle dans des circonstances encore floues : il a été retrouvé blessé par les gendarmes qui intervenaient contre le pillage d’un centre commercial au Robert et est décédé à l’hôpital, selon la préfecture de Martinique. Une enquête a été ouverte, a ajouté la préfecture, excluant l’implication des forces de l’ordre, qui n’ont pas “n’ont pas utilisé leurs armes pendant les émeutes”.