Riad Sattouf snobe Hollywood pour les comics

Riad Sattouf snobe Hollywood pour les comics
Riad Sattouf snobe Hollywood pour les comics

Rien ne vaut les bulles. Alors qu’il aurait pu vendre le scénario de L’Arabe du futur à Hollywood, Riad Sattouf va enfin poursuivre en comics une série à succès que tous ses lecteurs croyaient terminée. Après six volumes autobiographiques, entre 2014 et 2022, publiés chez Allary, le dessinateur franco-syrien relance la saga avec « Moi, Fadi, le frère volé ». Succès garanti ?

Un « frère fantôme »

Le premier tome sortira mardi, aux éditions Les Livres du futur, maison fondée par Riad Sattouf seen 2021. Deux autres devraient suivre. Et dès le départ, c’était le projet, gardé secret.

Fadi est le plus jeune frère de Riad. On l’a vu disparaître dans le tome IV de « L’Arabe du futur », puis retrouver son aîné dans le tome VI. Ils se parlèrent alors en anglais : il avait oublié le français depuis que son père l’avait emmené de force en Syrie au début des années 1990.

« Quand je l’ai retrouvé en 2011 et 2012, j’étais extrêmement impatient de lui poser plein de questions. C’était comme si ce frère fantôme s’était incarné dans la réalité”, raconte l’auteur de “Moi, Fadi, le frère volé” à nos confrères de l’AFP.

Leurs interviews de l’époque fournissent la matière à cette aventure déchirante. Fadi a grandi dans l’insouciance en tant qu’élève de maternelle à Rennes. Puis un jour, son père Abdel-Razak, qui se sent rejeté en France et veut convaincre sa femme de retourner dans sa ville d’origine, Ter Maaleh près de Homs en Syrie, lui fait prendre l’avion. Sa mère et ses deux frères ne le reverront pas avant des décennies.

« L’Arabe du futur » s’est vendu à des millions d’exemplaires.-Riad Sattouf/Allary

Garçon inconsolable

Destin cruel que celui d’un garçon inconsolable, victime de conflits qui le dépassent. C’est d’autant mieux rendu que « les souvenirs d’enfance de Fadi étaient extrêmement précis », note Riad Sattouf.

« L’histoire de Fadi était telle que, fondamentalement, elle était en quelque sorte indicible, dans le sens où sa dureté pouvait la disqualifier… Mais pour moi en tant qu’auteur, c’est un défi incroyable d’écrire cet indicible », poursuit-il.

Selon lui, « il était extrêmement important de donner toute cette histoire, dans son intégralité, à la bande dessinée. Je ne pouvais pas en garder une partie. Il fallait aller jusqu’au bout. »

Débuté à l’époque où Riad Sattouf venait de connaître « un immense succès » au cinéma avec « Jacky au royaume des filles », « L’Arabe du futur » a apporté gloire et richesse à un auteur qui craignait de tomber dans l’oubli.

3,5 millions d’exemplaires

Les chiffres de succès sont vertigineux : 3,5 millions d’exemplaires, traductions en vingt-trois langues. Et ils ont suscité l’envie des candidats pour une adaptation sur grand écran ou en série.

« J’ai toujours refusé. On me l’a même proposé à Hollywood. Une superbe proposition il y a quelques années. Mais non, je n’en ai pas envie », répond Riad Sattouf.

Si une telle adaptation est filmée, « elle sera accessible aux personnes qui n’ont pas lu les livres. Par exemple, il était hors de question pour moi que mes enfants voient les films Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter sans avoir lu les livres. Nous les lisons donc tous en premier. Pour L’Arabe du futurJe ne peux pas exiger cela du public », explique-t-il.

Mais il n’a pas rompu avec le cinéma. Entre deux bandes dessinées, il travaille toujours au scénario du film qu’il tournera avec Les Inconnus, Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal Légitimus. Projet dont il ne veut divulguer aucun détail, car, dit-il, il aime créer la « surprise ».

 
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