à Châteaubriant, pourquoi sont-ils dans la rue ?

à Châteaubriant, pourquoi sont-ils dans la rue ?
à Châteaubriant, pourquoi sont-ils dans la rue ?

Par

Alexandre Brossais

Publié le

1 octobre 2024 à 16h04

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Le ciel est gris, Mardi 1er octobre au matin à Châteaubriant (Loire-Atlantique). Les rues du centre-ville n’attirent pas les foules. Il faut descendre la rue Aristide Briand en direction de la place Ernest Bréant et de la place de la mairie pour croiser quelques badauds.

Grève du 1er octobre : à Châteaubriant, pourquoi sont-ils dans la rue ?

Bertrand Alloucherie en fait partie. Cet imprimeur professionnel vient exprimer sa colère. En ce premier jour du mois, plusieurs syndicats (CGT, Solidaires FSU et la Confédération paysanne) appellent à manifestation.

«Je suis ici pour défendre le pouvoir d’achatl’augmentation du SMIC et les invectives contre la nouvelle réforme des retraites», raconte celui qui travaille de nuit depuis 37 ans à Héric (Loire-Atlantique), casquette plate sur la tête pour protéger son cuir chevelu de la pluie.

« J’ai 55 ans, je suis fatigué. Il faut que le gouvernement comprenne que les salariés des usines ne peuvent pas travailler avant 67 ans », insiste cet employé de l’imprimerie Cila.

« J’attends également avec impatience le discours du Premier ministre Michel Barnier à l’Assemblée. Mais à mon avis, son discours n’annonce rien de bon. Ça va tout augmenter, et ce sont les pauvres qui vont payer», prédit cet habitant d’Issé (Loire-Atlantique), adossé à un mur qui abrite un magasin de chaussures en centre-ville, face à la mairie.

« Nous avons voté, et le président Emmanuel Macron, en nommant Michel Barnier Premier ministre, n’a pas tenu ses promesses. Ce n’est pas grave. »

Bertrand Alloucherie souhaite augmenter le pouvoir d’achat des Français. ©Alexandre BROSSAIS

Epsylan représenté

Avec son sourire et sa bonne humeur, on pourrait croire que tout va bien pour Sandrine Friot. Ce n’est pas le cas. Cette aide-soignante de l’établissement Epsylan à Blain (Loire-Atlantique) a un gros problème.

« Nous avons mené six actions depuis la fermeture de lits en janvier 2024 à l’hôpital de Blain, faute de médecins psychiatres », contextualise ce représentant de la CGT, drapeau syndical dans une main, cigarette allumée dans l’autre.

Il y avait dix-neuf praticiens hospitaliers à l’hôpital. Aujourd’hui, ils ne sont plus que cinq, bientôt quatre. La psychiatrie est le parent pauvre de la santé. Nos patients vont de pire en pire. C’est un désastre.

Sandrine Friot

Une fois l’entretien terminé, l’aide-soignante rejoint des proches, toujours devant la mairie. Comme les 85 autres personnes présentes à cet événement, elle a écouté attentivement le discours de Serge Adry.

Claudie Barreau (à droite) est handicapée. Elle demande de l’aide pour ceux qui vivent avec peu de moyens. ©Alexandre BROSSAIS

Le grand tacle contre Emmanuel Macron

Figure locale de la CGT, le retraité prend la parole. Et comme à son habitude, l’homme, vêtu d’une veste rouge, s’exprime sans porter de gants.

« Le roi Macron (Emmanuel Macron, président de la République, NDLR) ne se soucie pas des résultats des élections », déplore-t-il dans son micro. Sa voix est relayée par un haut-parleur puissant, afin que le message puisse être entendu à plusieurs centaines de mètres.

Emmanuel Macron a été battu à trois reprises, mais il continue de voyager sans se soucier du pays et de sa population.

Serge Adry

Sans perdre sa colère, le retraité ajoute : «2,9 millions de retraités reçoivent moins de 1 000 € par mois dont 74 % de femmes, et 55 % des 17 millions de retraités survivent avec des pensions inférieures au salaire minimum. En même temps tout augmente sauf que nos salaires et notre pouvoir d’achat continuent de baisser. »

Après avoir prononcé un discours de plusieurs minutes, l’homme, également président du comité local du souvenir des héros de Châteaubriant,passe le micro à un autre visage célèbre des manifestations: Claudie Barreau.

C’est le deuxième et dernier discours de la matinée. Mais cette dernière ne laisse pas indifférents ceux qui bravent le froid et la pluie pour manifester. “En tant que personne handicapée nous manquons clairement d’aides financières », souligne ce retraité qui perçoit « 800 € par mois » de pension.

« J.J’aimerais que le premier ministre écoute les personnes handicapées.Parce que nous aussi avons droit à une vie meilleure. » Un discours salué par des applaudissements.

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