Avant de devenir un manager à succès à Arsenal, Mikel Arteta était un milieu de terrain élégant. Et l’Espagnol a débuté son aventure professionnelle sous le maillot du PSG au début des années 2000, avec Luis Fernandez sur le banc, Mauricio Pochettino comme mentor et des partenaires aussi talentueux que Ronaldinho, Jay-Jay Okocha ou Nicolas Anelka.
Un petit pincement au cœur et un regard nostalgique dans le rétroviseur. Mikel Arteta s’apprête à vivre un moment d’émotion lors du match au sommet entre Arsenal et le PSG, ce mardi en Ligue des Champions (21 heures). Plus de vingt ans plus tard, l’entraîneur des Gunners n’a rien oublié de son passage dans la capitale française, où il a débuté sa carrière de joueur alors qu’il était à peine adulte. « J’éprouve une gratitude éternelle envers le PSG, qui m’a donné l’opportunité de jouer pour la première fois au niveau professionnel. J’ai apprécié cette expérience au sein du club, de la ville, des coéquipiers et de l’entraîneur. « Les affronter aujourd’hui est très spécial pour moi », a expliqué le technicien de 42 ans avant le choc à l’Emirates Stadium.
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Alerté sur son potentiel lorsqu’il entraînait l’Athletic Bilbao (1996-2000), c’est Luis Fernandez, alors sur le banc du PSG, qui a utilisé ses réseaux en Espagne pour faire venir Mikel Arteta début 2021. Sous la forme d’un prêt . Le jeune milieu de terrain a évolué avec la réserve du FC Barcelone, où il a été formé, sans avoir disputé le moindre match professionnel. Le natif de Saint-Sébastien est arrivé durant l’hiver à l’âge de 18 ans en parfait inconnu, en compagnie de son compatriote Quique De Lucas (qui ne fera que cinq apparitions sous le maillot rouge et bleu).
Révélé à San Siro, couvé par Pochettino
Mais son talent a vite attiré l’attention de tout le monde au Camp des Loges. « Lors de son premier entraînement, on faisait une sorte de toro, avec six joueurs en cercle et deux autres au milieu qui devaient récupérer le ballon. Mikel a été facile… pied droit, pied gauche, dedans, dehors, il n’a pas perdu un ballon», se souvient Edouard Cissé, interrogé par Le Parisien. Son baptême au Parc des Princes s’est toutefois transformé en humiliation en Coupe de France face à l’AJ Auxerre de Djibril Cissé et Khalilou Fadiga (0-4). Mais quatre jours plus tard, Arteta s’est imposé lors d’un nul chez l’AC Milan en Ligue des Champions (1-1). Son aisance technique, sa sérénité et sa vue ont émerveillé tous les observateurs de San Siro. De quoi lancer pleinement votre aventure parisienne.
Accompagné de sa mère dans la Ville Lumière, le droitier d’1,77 m a séjourné plusieurs mois dans le même hôtel que l’Argentin Mauricio Pochettino. Et le défenseur central est vite devenu un mentor pour le jeune Basque. “Il a pris soin de moi comme un enfant, un petit frère”, a récemment déclaré Arteta à beIN Sports. « Il a joué un rôle important dans ma réussite à Paris car il s’est vraiment occupé de moi. Il m’a donné des conseils et beaucoup de confiance. Gabriel Heinze et Cristobal, les autres hispanophones du vestiaire, ont également entouré ses premiers pas. De quoi donner confiance à l’ex-talent de la Masia, qui a rapidement été adoubé par les supporters du PSG.
Le « Petit Guardiola » fait l’unanimité
Avec son numéro 4, son petit gabarit et son élégance naturelle, Mikel Arteta, positionné en sentinelle devant la défense, s’est imposé au fil des mois comme un élément incontournable au sein d’une équipe où évoluaient Ronaldinho, Jay-Jay Okocha ou encore Nicolas Anelka. . Au point d’être surnommé « le petit Guardiola », en référence à Pep Guardiola, son idole de jeunesse (également formé au Barça), qu’il a rejoint comme adjoint à Manchester City (2016-2019), avant de devenir lui-même entraîneur principal.
« J’ai toujours eu une attirance pour ces milieux de terrain devant la défense, qui ont une facilité technique pour sortir les ballons », rappelle Luis Fernandez dans Ouest-France. « Il a vu assez vite, il a cassé les lignes. Lorsqu’un coéquipier était gêné par le ballon, il le lui donnait. Défensivement, il n’allait pas tacler. Il avait un sens de l’anticipation, une intelligence dans le placement. En dehors du rectangle vert aussi, le Basque a fait l’unanimité grâce à son attitude impeccable, son humilité, son flegme et son travail acharné. Même s’il ne manquait pas de caractère pour son jeune âge.
Paris n’a pas réussi à le conserver
Séduit par le profil et la classe de Mikel Arteta, le PSG prolonge d’un an son prêt à l’été 2001. De quoi permettre à l’Espagnol de prendre confiance et d’enchaîner les matchs convaincants, dans un rôle parfois plus offensif. Avec quelques désillusions sur la scène européenne, à l’image de la défaite cauchemardesque à La Corogne en Ligue des champions (4-3) ou de l’élimination contre les Glasgow Rangers en huitièmes de finale de Coupe UEFA (0-0, 3 tab à 4). Mais aussi une quatrième place au championnat, après s’être un temps battu pour le titre.
Malgré ses performances, son aura et son envie de prolonger, Mikel Arteta n’a pas été retenu après son deuxième prêt dans la capitale. Le PSG n’a pas pu s’aligner financièrement pour obtenir sa signature définitive en 2002. L’Espagnol est ensuite retourné à Barcelone, avant d’être transféré aux Rangers pour 7,9 millions d’euros (avec un salaire de 150 000 euros), puis de rejoindre Everton et Arsenal, où il rangera ses crampons en 2016. Au total, Arteta a disputé 53 matches (dont 4 en C1) avec le PSG, pour 5 buts et 5 passes décisives (toutes compétitions confondues). Un constat teinté de regret pour le principal concerné. “Je voulais rester là-bas, mais à cette époque j’avais un contrat avec Barcelone et ils n’arrivaient pas à trouver un accord”, résume aujourd’hui l’entraîneur d’Arsenal. « Il fallait que je fasse autre chose, mais j’étais très heureux à Paris et je voulais y rester… »