Le gouvernement de Michel Barnier, nommé le 21 septembre 2024, doit affronter mardi 1er octobre son premier grand mouvement social.
Les syndicats CGT, Solidaires et FSU ont lancé, aux côtés des organisations de jeunesse, un appel à la mobilisation et à la grève. Leurs revendications portent notamment sur l’abrogation de la réforme des retraites, mais pas seulement.
L’abrogation de la réforme des retraites, pierre angulaire de la mobilisation
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a présenté cette mobilisation par une formule simple : «C’est le match retour contre la réforme des retraites.« . Cela a repoussé l’âge de la retraite à 64 ans, contre 62 ans auparavant.
Les syndicats et une grande partie de la société civile s’y opposaient. Au pic des mobilisations, le 7 mars, 1,28 million de personnes étaient dans les rues selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, dont près de 150 000 en Bretagne. Une mobilisation qui s’est essoufflée suite à la promulgation de la loi le 14 avril 2023.
Cette mobilisation du 1er octobre est l’occasion de faire pression sur le gouvernement Barnier. Le Premier ministre s’est dit prêt à «améliorer«La réforme et les syndicats impliqués espèrent la contraindre à l’abroger.
Augmenter les salaires et défendre les services publics
La deuxième grande revendication des syndicats concerne les salaires, face à une inflation galopante et une perte de pouvoir d’achat. Les syndicats le réclament de plusieurs manières : une augmentation du salaire minimum, une augmentation plus générale des salaires et une augmentation du point d’indice pour les fonctionnaires. Une véritable égalité des sexes est également requise.
La défense des services publics est également au centre de la mobilisation. Les syndicats réclament des investissements dans les secteurs les plus importants, notamment les écoles et les hôpitaux.
En Bretagne, ces sujets mobilisent. A Carhaix, dans le Finistère, des manifestations ont lieu régulièrement depuis fin 2023 pour défendre l’hôpital de la ville. Les maires des Côtes-d’Armor ayant pris des décrets pour obliger l’État à agir dans le domaine de la santé en sont un autre exemple.
La nomination du gouvernement comme un autre point de friction
Nommé le 21 septembre 2024, le gouvernement de Michel Barnier est un autre point de contestation pour nombre de syndicats, qui y voient un gouvernement à la fois contraire aux résultats de l’élection, mais aussi voué à une politique de rigueur économique.
C’est notamment ce que dénonce Matthieu Nicol, secrétaire général de la CGT des Côtes-d’Armor, qui a déclaré sur notre antenne «On nous promet toujours une cure d’austérité, qui se superposera à celle que nous connaissons déjà depuis plusieurs années.» Pour lui, la mobilisation doit conduire à “que ce gouvernement ne fait pas ce pour quoi il a été nommé par son Premier ministre, c’est-à-dire détruire notre fonction publique, notre protection sociale, notre industrie et ensuite notre volonté de vivre de notre salaire et de nos retraites.”
Une mobilisation qui, en Bretagne, s’est étendue aux sections départementales du syndicat Force ouvrière, où la direction nationale a refusé d’agir avant le discours de politique générale de Michel Barnier, prononcé le même jour à 15 heures, ainsi qu’à d’autres organisations comme le Mouvement Paysan. Confédération ou Union Pirate.
L’abrogation de la réforme des retraites sera débattue à l’Assemblée nationale dans les prochains mois, d’abord lors de la niche parlementaire du RN le 31 octobre 2024, puis lors de celle de La France Insoumise le 28 novembre 2024.