Écolo lance la construction de sa possible « rentrée » : « Ça va piquer »

Une « enquête populaire »

Depuis ce mercredi, leur projet commence à prendre forme. Sur Bel RTL, Samuel Cogolati a annoncé le lancement d’une « enquête populaire » qui durera un mois. Ce sondage d’opinion sera réalisé sur le terrain et en ligne et permettra de comprendre pourquoi Écolo a échoué aux dernières élections après une participation gouvernementale à tous les niveaux du pouvoir. “Oui, on a merdé, on a déçu. Et nous devons absolument changera reconnu le coprésident lors de son intervention radiophonique. Nous n’étions évidemment pas le parti pour le climat dont rêvaient les Belges. […] À plusieurs moments, les gens ne nous faisaient plus confiance.“

Cette « enquête populaire » s’inscrit dans une réflexion plus large déjà engagée en interne depuis plusieurs semaines. Ce vaste travail d’introspection est réparti en cinq groupes thématiques : le groupe « grand public » (qui comprend l’enquête populaire évoquée plus haut) ; le groupe « société civile » ; le groupe « fonctionnement interne » (organisation du parti, démocratie interne, etc.) ; le groupe « communication » (entre autres questions : comment Écolo doit-il se comporter sur les réseaux sociaux ?) ; le groupe « contexte européen ». Cet exercice se réalise par la mobilisation des cadres du parti et par la consultation d’organismes extérieurs qui pourront exprimer leurs doléances à l’égard d’Écolo : «ça va piquer», suggère un écologiste impliqué dans la démarche.

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Un éventuel changement de nom

Idéalement, cette grande séance de psychanalyse politique devrait aboutir à mettre Ecolo en ordre de bataille pour les prochaines élections électorales de 2029. La coprésidence dit n’avoir aucun tabou : un changement de nom du parti est notamment possible. Pas de bouleversement doctrinal pour autant : les écologistes resteront des écologistes… Mais il s’agit de donner à leur formation et à leurs principaux combats, comme le réchauffement climatique, une place plus importante dans le débat démocratique.

La partie n’est pas gagnée. La carte électorale a considérablement changé en quelques années dans le sud du pays. Le PTB livre une rude concurrence aux groupes de gauche, dont Écolo est membre. La résurrection du centrisme grâce au succès des Engagés constitue une autre menace pour les Verts qui, lors des dernières élections, ont perdu des électeurs séduits par Maxime Prévot. Le retour d’Écolo sur le devant de la scène passera par la reconquête de ces voix disparues. La transformation réussie du CDH en un nouveau mouvement (Les Engagés donc), issue d’une longue réflexion basée sur des consultations citoyennes et militantes, pourrait aussi inspirer Marie Lecoq et Samuel Cogolati.

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De lourdes nouvelles

Mais le remonté d’Ecolo dans les années à venir ne dépend pas seulement de la remobilisation de ses cadres, militants et électeurs. Les facteurs externes, qui ont contribué aux récentes défaites des Verts, pourraient encore jouer un rôle majeur à l’avenir. La législature précédente a été marquée par la mise au second plan des questions écologiques. Depuis trois ans, entre autres, l’invasion de l’Ukraine par l’ogre russe bouleverse nos repères : l’indépendance énergétique de l’Europe et le réarmement des démocraties face aux immenses appétits du Kremlin sont devenus des enjeux majeurs. Et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ouvrira probablement une séquence chaotique sur les plans diplomatique, militaire et commercial. Dans le chaos du monde qui s’installe, Écolo réussira-t-il à faire à nouveau entendre sa voix ?