ces bijoux œuvres d’art qui captivent une clientèle très secrète

ces bijoux œuvres d’art qui captivent une clientèle très secrète
ces bijoux œuvres d’art qui captivent une clientèle très secrète

Porter un bijou, avec ce petit supplément d’âme, apporté par un artiste-sculpteur, peintre ou architecte, c’est imposer un style unique, audacieux, détaché de toute mode ou notion statutaire. Voyagez dans un marché de joaillerie de niche, loin des codes plus classiques de la place Vendôme.

L’histoire des bijoux artistiques n’est pas nouvelle. Il est écrit depuis plus d’un siècle. Picasso, Dali et Calder s’y sont tour à tour essayés. Mais attention : il ne s’agit pas ici de miniaturiser des chefs-d’œuvre déjà existants. L’approche est complètement différente. Issue de l’art contemporain, à la tête de la galerie MiniMasterpiece depuis 2012 à Paris, Esther de Beaucé, qui a vu sa mère porter des pièces sculpturales tout au long de son enfance, en a fait sa spécialité. « Ce domaine de niche me permet de rechercher des collaborations avec des artistes dont je suis fan. Je les invite à penser différemment. De cet élan naissent des projets, que je finance et qui prennent vie avec l’aide de l’orfèvre. »

Parmi les rencontres entre joaillerie et art contemporain qu’elle a provoquées, celle avec Wang Keping, débutée en 2021. A l’occasion de sa deuxième exposition personnelle de bijoux intitulée « Dans la lune », à découvrir jusqu’au 21 décembre dans la galerie, la célèbre Le sculpteur chinois présente 5 bijoux uniques et inédits en or jaune, argent et ébène dont sa première bague. Ces merveilles proposent un rapport différent avec son œuvre habituellement monumentale, celui de l’intimité et de la complémentarité entre l’œuvre et son propre corps. « Certains bijoux d’artistes sont très volumineux mais toujours conçus pour être portables et confortables. Elles sont rarement serties – les pierres sont davantage associées aux bijoux et à la haute joaillerie. Il y a un jeu de volume à partir du métal précieux », souligne Esther de Beaucé.

Un autre avantage ? « Lorsqu’un sculpteur crée un bijou, celui-ci reste unique et donc rare et précieux. Encore plus rare que son travail car ce n’est pas habituel ! Mais quel est le profil type d’un client de galerie ? « Ce sont principalement des femmes. Ils sont peut-être des collectionneurs d’art contemporain, émus de découvrir une autre facette de l’auteur. Il y a aussi des gens qui aiment les bijoux et y voient quelque chose de différent », poursuit l’éditeur.

Pendentif Wang Keping chez Galerie MiniMasterpice
Photo Presse / Galerie MiniMasterpiece

L’audace comme signature

Direction maintenant la Ibu Gallery, fondée en 2000 par Ibu, artiste designer et architecte d’intérieur new-yorkais d’origine polonaise et ukrainienne. Elle a inauguré son lieu au cœur du Jardin du Palais Royal, juste après avoir dessiné des bijoux pour la haute joaillerie Chanel, à la demande de Karl Lagerfeld… Comme Alberto Giacometti l’avait fait avant elle pour Elsa Schiaparelli, dans les années 30. Désormais entre les mains de ses filles et orchestrée par Cyril Ermel, la galerie met en lumière les créations d’Alina Alamorean, Gabriella Kiss, Ted Muehling, Jessica Rose, Jane Schmitt, Annick Tapernoux mais aussi celles d’Ibu. seou encore Jean Grisoni, créateur d’objets et de mobilier.

Ici, nous parlons de bijoux de créateurs. Le fil conducteur ? La plupart des artistes représentés partagent un héritage commun, celui du mouvement Artwear (contraction de art et porterporter en anglais), qui s’incarne à la Robert Lee Morris Gallery et qui cartonne dans les années 1970-80 à New York. Mais qu’est-ce qui différencie un bijou d’auteur d’un bijou classique ? « C’est un bijou qu’une femme s’offre, pour son audace. Le joyau « Vendôme » est statutaire et assure la distanciation sociale. A l’inverse, le bijou de l’artiste est un «morceau de conversation» dans le sens où cela attise la curiosité. Une femme qui apporte une mini-sculpture à un dîner souhaite créer un lien avec son environnement. Souvent, c’est une femme indépendante, âgée de plus de 45 ans… Parfois plus jeune, si elle a déjà emprunté cette voie, celle d’affirmer un style et de ne pas suivre une mode », explique Cyril Ermel.

Bague Alina Alamorean chez IBU Gallery
Photo Presse / Galerie IBU

Objet de transmission

Et quels conseils donnerait-il à ceux qui hésitent encore ? « Osez franchir les portes de la galerie, sans a priori. Libérez-vous! Un bijou artistique doit être en harmonie avec le corps, mettant en valeur la beauté de la femme. Pour cela, il faut l’essayer. Pour voir si un dialogue s’établit entre l’œuvre et soi-même », explique le galeriste qui évoque l’effet Cendrillon. « Parfois, la magie opère. Une bague peut être essayée par 10 femmes avant que ce phénomène ne se produise. L’approche est différente des bijoux classiques qui sont conçus pour plaire au plus grand nombre. Même conseil d’Esther de Beaucé, à la galerie MiniMasterpiece. « Il est important de voir comment une bague repose sur la main. Si les boucles d’oreilles correspondent à la forme du visage. Comment nous vivons avec les bijoux. Ce qui en ressort. »

L’éditeur vous invite également à écouter votre cœur. « Il y a une rencontre réelle et intime entre celui qui va le porter et l’artiste. Même s’il reste une notion d’investissement et de durabilité. C’est un objet de transmission donc il faut être conscient de la réputation de l’artiste et du sérieux de l’éditeur. Mais combien coûte une telle pièce ? Chez MiniMasterpiece, les prix varient de 400 à 38 000 euros. « Il s’agit de pièces uniques ou d’éditions très limitées, toutes signées, numérotées et accompagnées d’une certification », souligne Esther de Beaucé. A la galerie Ibu, qui dévoile de nouvelles créations pour les fêtes, on peut s’offrir à partir de 1000 euros des boucles d’oreilles signées Jessica Rose par exemple.

À l’épreuve du temps

Pour ceux qui ne veulent pas prendre de risque et investir dans un artiste qui a traversé le temps, Diane Venet, experte en la matière, a répertorié sa collection idéale dans le livre Les bijoux d’artistes, de Calder à Koons (Éd. Flammarion). Parmi les quelque 200 pièces qu’elle a rassemblées au fil du temps, celles imaginées par Picasso, Kapoor, Indiana, Koons, Braque, Lichtenstein, Vasarely, Stella, Arman, Rauschenberg, César, Dali… Pour dénicher ces perles rares, les passionnés courent aux enchères. chambres. Ils seront en alerte du 6 au 17 décembre pour la nouvelle édition de la vente en ligne Joaillerie Paris organisée par Christie’s.

Et pour cause ! Parmi les joyaux des grandes maisons de joaillerie se cachent, entre autres, un ensemble de pièces d’exception signées Jean Vendôme. Décédé en 2017, ce passionné de pierre et de cristal, cultivant le goût des couleurs et des matières, s’est distingué, tout au long de sa carrière, par sa modernité d’esprit et son approche conceptuelle et audacieuse. Une vision artistique qui lui vaut une exposition en 1968 avec Georges Braque à la galerie Delisle. A l’occasion de la vente aux enchères Paris Joaillerie, l’illustratrice et aquarelliste Tatiana de Nicolay a conçu la scénographie de l’exposition, à découvrir chez Christie’s au 9 avenue Matignon à Paris, du 12 au 17 décembre.

Livre Bijoux d’artiste de Calder à Koons de Diane Venet aux éditions Flammarion
Photo de presse / Flammarion

Surréalisme et non-conformisme

Comme Jean Vendôme, certains créateurs de bijoux se démarquent par leur vision artistique du bijou. C’est le cas d’Adelina Mars, qui bouscule les codes classiques, avec des pièces anticonformistes, qui laissent les matières s’exprimer. Les montures, tailles et décors inattendus, dans un jeu de textures et de pierres aux couleurs froides et aux reflets brillants, dégagent une allure audacieuse, légèrement rebelle… Si vous n’aimez pas vous faire remarquer, passez votre chemin ! Cette audace s’incarne également à merveille au cœur de l’exposition permanente « Dali Bijoux », à découvrir dans un bâtiment annexe du Théâtre Musée Dalí à Figueres en Espagne. L’ensemble, réalisé entre 1941 et 1970, illustre parfaitement les différentes étapes de son évolution artistique. En 1999, la Fondation Dalí a acheté la collection pour 900 millions de pesetas à une organisation japonaise ! Si vous ne pouvez pas vous permettre un tel trésor, vous pouvez toujours vous rabattre sur les bijoux pour téléphone, issus de la collaboration entre Casetify, la marque d’accessoires pour smartphones et le maestro espagnol, redonnant vie aux emblématiques Montres Molles ou au Canapé Bocca. Êtes-vous passionné par le surréalisme? A découvrir également jusqu’au 21 décembre à la galerie Negropontes à Paris, une exposition de bijoux célèbre les 100 ans du mouvement artistique à travers des pièces toutes plus étonnantes les unes que les autres. De la bague en forme d’élan de Walid Akkad aux sculptures joaillières d’Agnès Baillon et Éric de Dormael…

Bague Walid Akkad à la Galerie Negropontes
Photo Presse / Galerie Négropontes
 
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