L’écrivain franco-algérien Kamel Daoud a récemment reçu le prestigieux prix Goncourt pour son roman Mineraiest désormais confronté à une tempête médiatique et juridique. Lors de son apparition dans l’émission Spectacle Hebdo Depuis la chaîne Al24, l’avocate Fatma Zohra Benbraham a révélé des accusations explosives contre l’auteur, s’en prenant à sa vie personnelle.
Des révélations chocs sur le passé de Kamel Daoud
Maître Benbraham ne mâche pas ses mots pour dénoncer ce qu’elle définit comme « la vraie nature de Kamel Daoud ». « Alors cet homme que nous adorons en France et que nous considérons comme un grand humaniste… laissez-moi vous dire une chose en tant qu’avocat : cet homme est condamné en Algérie. C’est un prisonnier de droit commun “, a-t-il déclaré. Il a précisé que la sentence prononcée par le tribunal d’Oran concerne les violences conjugales.
L’avocat a décrit avec force les détails des faits reprochés à l’auteur. ” Il a battu sa femme avec un bâton. Pas n’importe quel bâton, celui avec des points en métal doré et le manche en forme de tête d’animal. Il lui a arraché une mèche de cheveux… Pour l’instant, elle a les marques ».
Selon elle, après l’agression, Kamel Daoud a tenté de se laver en courant au commissariat pour accuser son épouse. ” C’est elle qui a porté plainte malgré l’humiliation qu’elle a subie. Pourtant, la peine de prison a été annulée en appel, réduite à une simple amende qui n’a jamais été payée. »
Ces accusations ne s’arrêtent pas là. Maître Benbraham a évoqué les conditions de vie précaires dans lesquelles Kamel Daoud aurait placé sa fille issue de son premier mariage. Selon l’avocat, Daoud aurait retiré les enfants à leur mère après le divorce, profitant du fait qu’elle n’avait pas les moyens de se défendre juridiquement. Si son fils aîné, aujourd’hui âgé de 19 ans, n’avait jamais été réclamé, il aurait emmené sa fille de 16 ans vivre avec lui en France dans des conditions déplorables.
« Il vit dans un studio sordide où sa femme, le fils de son deuxième mariage et sa fille dorment chacun dans un coin. Parfois le petit doit dormir dans le couloir », a-t-il précisé, soulignant que cette situation inacceptable l’a poussé récemment à renvoyer la jeune femme en Algérie.
Maître Benbraham poursuit : « Il avait d’abord demandé à reprendre sa fille. Il demande maintenant à sa femme de la reprendre. Il vient se libérer de la garde de sa fille « . Il s’interroge sur les véritables motivations de l’écrivain : « Si vous avez emmené votre fille vivre dans un paradis appelé la France, expliquez-moi pourquoi vous la renverrez dans un autre pays, le mien, le vôtre, même le sien, pour vivre en enfer ? ».
Le roman Mineraiune réussite entachée ?
Au-delà des accusations personnelles, Mineraile roman qui a valu à Kamel Daoud le prestigieux prix Goncourt est au centre d’une polémique. L’œuvre, qui devrait être une fiction inspirée des années de violences en Algérie, reprendrait selon Maître Benbraham des éléments réels de la vie de Saâda Arban, une ancienne patiente de l’épouse de Daoud. L’avocat affirme que le dossier médical de Saâda Arban a été utilisé sans son consentement, une accusation qui pourrait constituer une violation du secret professionnel.
Saâda Arban, victime de la guerre civile algérienne, a exprimé son indignation après avoir découvert que son histoire personnelle avait servi de trame au roman. Les détails précis décrits dans le livre, tels que les cicatrices et les événements intimes, ne laissent aucun doute, dit-il, sur le fait que telle est sa vie. ” Il s’agit d’une atteinte flagrante à ma dignité et à ma vie privée “, a-t-il déclaré.
Une procédure judiciaire en cours
Deux plaintes ont été déposées auprès du tribunal d’Oran. Le premier, au nom de l’Organisation nationale des victimes du terrorisme, vise à violer la loi sur la réconciliation nationale, qui interdit toute exploitation des événements de la guerre civile algérienne. La seconde, déposée par Saâda Arban elle-même, dénonce l’utilisation non autorisée de son récit et la violation du secret médical.
Réactions et défense
Face à ces accusations, Kamel Daoud a choisi de garder le silence, se contentant d’affirmer que « la justice décidera « . Sa maison d’édition Gallimard a, de son côté, réfuté les accusations, les qualifiant de ” diffamatoire » et s’assurer que les personnages et les événements du roman étaient fictifs.
Ces explications ne convainquent cependant pas tout le monde. Certaines personnalités soulignent que, selon les règles de ce prestigieux prix, une œuvre ne doit pas porter atteinte à la dignité d’une personne réelle, ce qui, selon les détracteurs de Daoud, aurait été violé.
Fatma Zohra Benbraham, de son côté, reste ferme : « Je ne parle qu’avec des preuves. Et aujourd’hui, ces preuves montrent qu’il a trahi non seulement mon client, mais aussi la confiance des lecteurs et des institutions. « . Une déclaration pleine de sens, qui résonne comme une demande de justice.