Virginie ferme sa galerie, un lieu artistique et engagé au coeur de Saint-Girons

Virginie ferme sa galerie, un lieu artistique et engagé au coeur de Saint-Girons
Virginie ferme sa galerie, un lieu artistique et engagé au coeur de Saint-Girons

l’essentiel
Après dix ans d’engagement dans les arts, Virginie Papin, créatrice de la galerie Le Girons d’Art, a décidé de fermer les portes de sa galerie.

C’est au cours d’un discours plein d’émotion, devant une salle comble, que Virginie a annoncé sa décision, tout en rendant hommage aux membres de l’association, aux bénévoles, à son fils et à tous les artistes, à tous les talents qu’elle a su mettre en valeur. dénicher. Ce lieu, qu’elle considère comme une « chapelle intime », offrait un espace de rencontre et de découverte, mais aussi une voix pour les œuvres les plus engagées. Ancienne directrice industrielle dans les secteurs automobile et aéronautique, elle a troqué une carrière bien établie pour se lancer dans cette aventure artistique à Saint-Girons, pour ouvrir cette galerie où elle a investi son cœur, son temps et ses ressources personnelles.

« Depuis l’inauguration de la galerie, plus de 15 000 visiteurs y ont été accueillis, a-t-elle déclaré, sans aucune subvention ni aide publique. J’ai fait don de plus de 12 000 heures de bénévolat et d’un investissement financier important. A travers 36 expositions et le soutien de 47 artistes, j’ai réussi à transformer ma galerie en un carrefour artistique, où se côtoient peintres, photographes, sculpteurs et musiciens. Une galerie va au-delà d’un simple lieu d’exposition et de vente, c’est aussi un engagement social et humain, un soutien aux artistes dont le travail est essentiel à notre humanité. Et pourtant, rappelle-t-elle, 90 % d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les expositions présentées aux Girons d’Art s’inscrivent souvent dans des contextes sociétaux forts, poursuit-elle, qu’il s’agisse de l’effacement des femmes, des crises environnementales ou encore des enjeux de liberté d’expression. J’ai promu une vision de l’art comme un acte de résistance, indispensable pour préserver un peu d’humanité. »

Aujourd’hui, alors que la galerie ferme ses portes, Virginie envisage de se concentrer sur son propre art, un changement qu’elle considère comme une forme de renaissance. Elle envisage toujours d’inviter occasionnellement des artistes avec lesquels elle a développé des liens profonds.

La fermeture de la galerie est un coup dur pour la communauté artistique locale. Virginie pointe une situation économique alarmante pour les commerçants de Saint-Girons, qui souffrent de la baisse de fréquentation. « Trois semaines de tourisme estival ne suffisent pas à pérenniser notre activité locale », prévient-elle, soulignant la nécessité d’une promotion plus inventive du territoire pour attirer un public tout au long de l’année.

En fermant ce chapitre de sa vie, Virginie s’apprête à entamer un nouveau voyage. Une page se tourne donc. L’empreinte laissée par Virginie sur la scène artistique de Saint-Girons restera longtemps gravée, marquant l’histoire d’un lieu que beaucoup avaient fait sienne. Sa « chapelle », comme elle aimait à le dire, était la plus belle ambition artistique de la région.

 
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