Plus de dix hectares, 130 000 lavandes et des milliers d’arbres… L’hommage de Halim Zukic, homme d’affaires bosniaque, à Vincent Van Gogh est unique. “Vincent Van Gogh nous appartient aussi, c’est notre héritage, et c’est une façon de lui rendre hommage”, explique-t-il, dos à son jardin inspiré de Nuit étoilée.
Derrière lui, des dizaines de milliers de buissons de lavande, d’herbes et de plantes forment des tourbillons et des spirales qui, vus du ciel, rappellent sans équivoque la configuration céleste peinte en 1889 par l’artiste post-impressionniste néerlandais. « Il n’était pas possible de reproduire simplement une image plate dans un espace tridimensionnel », explique Halim Zukic, 56 ans. « Inspirés par l’œuvre, nous avons essayé de nous en tenir aux formes et aux proportions, pour qu’elle ressemble autant au tableau qu’à la peinture. possible. Et je pense que nous avons réussi. »
Un « clic » en 2018
L’homme d’affaires explique qu’il a repéré ce terrain il y a vingt ans, près du village de Luznica, dans la région de Visoko, un jour alors qu’il revenait de la cueillette de champignons dans les bois environnants. Il y achète un premier terrain pour y construire une cabane et aménager un petit jardin, aux formes arrondies, sans aucun lien à l’époque avec le Nuit étoilée. Ce tableau, parmi les plus connus de Van Gogh, est conservé au Museum of Modern Art (MoMA) de New York.
Le « déclic » s’est produit en 2018, poursuit Halim Zukic, lorsqu’il regardait les traces laissées sur la pelouse par un tracteur. « À mes yeux, ces traces ressemblaient à des spirales de Nuit étoilée. Et la décision a été prise immédiatement. Il achète de nouveaux terrains et se met au travail, aidé quotidiennement par « vingt à trente » ouvriers. Six ans plus tard, le parc prend sa forme définitive. « Nous avons planté environ 130 000 lavandes, des dizaines de milliers de plantes aromatiques et médicinales, plusieurs milliers d’arbres », énumère-t-il, insistant sur le fait qu’« il n’y a pas un seul rang dans le parc, comme dans la nature ».
Visiteurs autorisés « dans quelques mois »
Parallèlement, il s’intéresse à l’œuvre de Van Gogh, qu’il connaît peu. Aujourd’hui, il raconte avec passion la vie de l’artiste, qui l’a impressionné par son « amour de la nature » et la « passion avec laquelle il faisait son travail ». Il s’est rendu en France en 2023 pour visiter les lieux des années les plus prolifiques du peintre, à Arles et Saint-Rémy-de-Provence, où Van Gogh a peint La nuit étoilée lors de son séjour dans un établissement psychiatrique, peu avant de se suicider en juillet 1890, à l’âge de 37 ans.
Pour l’instant, rares sont les chanceux qui peuvent admirer le jardin. Il faut « un peu de patience », du temps pour que les plantes et les arbres poussent. Les visiteurs seront autorisés « dans quelques mois », assure-t-il. « Il ne suffit pas d’avoir de l’argent. Cela prend du temps pour un parc», explique Halim Zukic, ancien propriétaire d’une compagnie d’assurance qui exerce désormais ses activités dans le tourisme et qui ne souhaite pas divulguer la somme investie. « Je dirais que nous avons fait une bonne base. Le parc sera plus beau chaque année.
