Le rôle d’un comité d’intérêt local ne se limite pas à soulever les problématiques d’un quartier. Ce n’est en tout cas pas ainsi que Toulon Centre-Ville entend fonctionner. Il veut aussi être force de propositions.
La preuve en est, il a réuni ses membres il y a quelques jours pour dessiner les contours de l’avenir de la Porte d’Italie.
Pour l’occasion, l’un de ses membres, l’architecte à la retraite Théo Gautier, a présenté tout un ensemble de travaux sur le sujet.
« J’ai mis plusieurs semaines à observer, avec un œil à la fois franc et professionnel. Mais soyons d’accord, ce que je présente n’est que mon avis, ma vision de ce qu’on pourrait faire »déclare-t-il en préambule.
Le constat
La zone étudiée borde Toulon médiévale et piétonne. C’est la porte orientale de la ville.
Premier constat : le champ d’application est très diversifié. Entre équipements (centre commercial, université…), espaces verts et patrimoine historique… Mais sans véritable lien entre eux. « Il y a un manque de vision globale, insiste l’architecte. Et pour cela, il va falloir travailler sur la circulation, particulièrement importante dans cette zone.»
Place Vallée
Place Vallée is « un sujet prioritaire » selon Théo Gautier. « C’est l’endroit pour toutes les voitures. Être piéton là-bas, c’est comme un parcours du combattant. La route est très large. Cela bloque complètement la liaison entre la vieille ville et les remparts.
Le professionnel rêve de transférer les lieux dans une zone entièrement piétonne où il ferait bon se promener, s’arrêter prendre un café, etc.
Pour ce faire, il propose de démarrer la trémie qui mène au port plus loin dans la rue. «On peut même l’imaginer commencer juste en dessous de la place Noël-Blache», il rêve.
Place Douaumont
L’atout de la place de Douaumont : l’immense esplanade en pelouse. Certes, le cheminement piéton mérite des améliorations. Avec les parkings en dessous, il n’est pas possible de planter de grands arbres. « Mais cette place offre une belle perspective, un sas entre l’est de la ville et le centre. Il nous suffit de renforcer cette impression par des améliorations.
Cet aménagement pourrait notamment prendre la forme d’une voie verte au sommet des remparts. Autre point important : l’ancienne voie ferrée doit, selon lui, être entièrement recouverte pour assurer une continuité paysagère.
Le rond-point de Bir Hakeim
Autre élément important du quartier : le rond-point de Bir Hakeim qui concentre beaucoup de trafic.
Théo Gautier identifie deux hypothèses de travail le concernant.
Dans la première, il imagine le Champ de Mars restauré dans ses dimensions d’origine. « Une petite partie du boulevard Clemenceau serait alors couverte par un grand jardin. La circulation pourrait être déviée vers le nord du Champ de Mars d’un côté et le long de la Faculté de droit de l’autre.
La deuxième possibilité repose sur le tracé du futur « superbus » de la métropole. Les voitures ne seraient plus autorisées à circuler entre la faculté de droit et le bâtiment EDF. Seuls les transports publics en site propre circuleraient sur cette artère.
S’il est bien conscient que ces perspectives ne sont que le fruit d’une démarche citoyenne, Théo Gautier, comme l’ensemble du CIL, espère que cela pourra donner des idées aux élus pour transformer la Porte d’Italie.
