A quoi ressemble le pavillon français de la 60e Biennale de Venise confié à Julien Creuzet ? – .

Avant même d’entrer dans le pavillon français de la Biennale de Venise 2024, confiée cette année à Julien Creuzetl’un des Nouvelles vidéos que l’artiste plasticien a créé pour l’événement, installé sur le façade extérieurevisible de loin, depuis l’avenue principale de Jardins, l’un des lieux clés de l’événement. Il annonce la couleur d’emblée : on voit un monument du 19èmee Le siècle parisien fracassé, langoureusement.

Pas n’importe lequel puisque c’est le Fontaine des Quatre Parties du Monde dans le jardin des Grands-Explorateurs à côté du jardin du Luxembourg, un globe terrestre soutenu par des nus féminins à l’heure de la colonisation des pays européens cherchent à conquérir le monde dont ils disputent les territoires.

Un espace multisensoriel

Vue de l’entrée du pavillon français de la Biennale de Venise, investi par Julien Creuzet pour son exposition « Attila cataracte […] », 2024

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© Julien Creuzet / Photo Jacopo la Forgia

Les images hypnotiques marquent le début d’une plongée abyssale au fond de l’océan Atlantique ou de la mer des Caraïbes, au méandres d’un espace multisensoriel. On y retrouve les principales composantes des installations immersives qui ont révélé l’art unique du Creuzet. De la sculptures de plantes grimpantes enchevêtrés, constitués de cordages de filets de levage marins, d’éléments organiques et de déchets, indissociables de ses vidéos, visions futuristes sous-marines diffusé sur grand écran prolongeant les cimaises à l’infini.

Une attention particulière à la musique

Dans cette ville engloutie, statues classiques des empires antiques dériver la tête en bas dans les fonds marins aux côtés d’êtres hybrides dansant, des femmes raies, des hommes calamars et des bébés nageurs, une sorte de putti nouvelle génération, dans un vaste bleu, au milieu de poissons colorés. Dérive aussi là-bas les restes d’un navire naufragéun coutelas pour couper la canne à sucre (objet favori de Creuzet), et objets perdus de nos sociétés consuméristes (bouteilles en plastique, téléphones portables, etc.) désormais obsolètes.

Vue de l’exposition « Cataracte d’Attila […] » de Julien Creuzet au pavillon français de la Biennale de Venise, 2024

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© Julien Creuzet / Photo Jacopo la Forgia

Autre élément fondamental du pavillon porté par l’Institut français : la musique. Les fonds marins vibrent le son des chansons féminines et certaines voix du poète qui est aussi Julien Creuzet. Sa mélodie décline doucement les paroles du titre de sa proposition « Attila cataracte… », tandis que les pulsations de la musique se mêler aux battements du coeur.

L’imaginaire martiniquais

Détail d'une œuvre présentée par Julien Creuzet dans l'exposition « Cataracte d'Attila […] » au pavillon français, 2024

Détail d’une œuvre présentée par Julien Creuzet dans l’exposition « Cataracte d’Attila […] » au pavillon français, 2024

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© Julien Creuzet / Photo Jacopo la Forgia

Dans ce magnifique paysage sous-marin, il y a aussi des piscines remplies d’un liquide mystérieuxdont les fleurs dispersées à l’intérieur exhalent leur parfum, inviter à un rituel que c’est à nous d’inventer. Avec grâce, l’artiste convoque les imaginaires de la Martinique de son enfance, fantômes du passéles fragments retrouvés d’une histoire encore douloureuse, les possibilités d’un avenir à la fois intime et collectif, mixte et multiculturelà la manière du « Tout-Monde » du philosophe et poète Édouard Glissant.

Flèche

60ème édition de la Biennale de Venise

Du 20 avril 2024 au 24 novembre 2024

www.labiennale.org

 
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