Deux étudiants en architecture parcourent les chemins de la Haute-Vienne avec une charrette

Deux étudiants en architecture parcourent les chemins de la Haute-Vienne avec une charrette
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Dans le cadre d’un projet de fin d’études, les deux jeunes se sont lancé un défi exploratoire : relier les 100 km entre la Ferme de Villefavard et le CIAP de Vassivière en une semaine, jusqu’à ce dimanche ou lundi suivant les aléas.

Dans le cadre d’un projet de fin d’études, les deux jeunes se sont lancé un défi exploratoire : relier les 100 km entre la Ferme de Villefavard et le CIAP de Vassivière en une semaine, jusqu’à ce dimanche ou lundi suivant les aléas.

Perle Antkowiak et Raphaël Drucy ne sont pas des bizarres et leur projet commun est loin d’être farfelu. Ils l’ont bien réfléchi et construit avec soin, en s’appuyant sur de multiples compétences et ressources personnelles et professionnelles.

Agé de 23 ans, les deux amis sont étudiants en dernière année d’école d’architecture : elle à Montpellier, lui à Versailles. L’idée de ce parcours de 100 km empruntant uniquement des chemins et sentiers pendant une semaine est née suite à une randonnée l’été dernier en Auvergne. Tous deux aiment marcher, Perle ayant déjà voyagé à Saint-Jacques de Compostelle et Raphaël ayant été scout.

Affronter la ruralité

« Nous avons décidé de questionner la pratique de l’architecture en itinérance et en immersion dans le grand paysage et spécifiquement sur le territoire limousin (NDLR : par la société de Gilles Ebersolt*, afin de dépasser l’image de l’architecte derrière son ordinateur. Nous avons été Nous cherchons à nous confronter à la ruralité que nous aimons beaucoup. L’architecture rurale est vernaculaire : nous allons regarder comment les anciens faisaient pour savoir produire aujourd’hui », expliquent les deux étudiants.

Et de se demander : « Comment explorer le territoire à pied révèle-t-il les enjeux qui lui sont propres ? Comment travaille un architecte ? On cherche à apprendre en marchant sur du temps long, ce qui est une école de pensée qui s’affranchit du confort, se concentre sur le minimum et ramène à l’essentiel. Ainsi, le marcheur se dispense du superflu et n’est confronté qu’à ses besoins essentiels.

Un bureau mobile ingénieux

Pour ce faire, ils ont conçu un bureau mobile, alliant ingéniosité, praticité, récupération et recyclage. Ce chariot à bras comprend notamment une surface en plexiglas transparent afin qu’ils puissent consulter leurs documents sous abri. Le cadre est en bambou, assemblé avec des bandes de chambres à air. La fourche, le guidon et les roues proviennent d’un vélo. A l’avant, un harnais de sac à dos d’escalade, doté de plusieurs nœuds spécifiques, permet de tracter le chariot. Deux béquilles sont très pratiques pour maintenir le plan de travail horizontal. Perle a cousu le « dralon », une grande tente de 8 m. longue et 6,4m. toile large adaptable au décor naturel. Chaque soir, il se déploie pour bivouaquer en mettant la charrette à l’abri, après avoir rencontré les habitants pour leur demander

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autorisation de camper dans leur champ, sur leur terrain… Au total, près de 80 kg sont transportés par les roues. Mais cette invention n’est pas universelle.

Chaque jour, Perle et Raphaël collectent des informations (dessins, photos, enregistrements sonores), afin de faire émerger des idées de projets judicieuses et ancrées dans le lieu (projection de construction de deux abris sur 100 km). Des livrets, des guides ou des publications diverses pourraient être réalisés et proposés aux communautés par exemple.

*Gilles Ebersolt est professeur à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles et est un descendant direct du couple Maury. Le pasteur Edouard Maury est à l’origine de la création de la Ferme de Villefavard.

Anne-Marie Muia

 
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