La vie publique alterne des hauts et des bas. Lorsque Sylvain Amic a dû quitter subitement son poste de conseiller de Rima Abdul Malak après son éviction en janvier dernier par Emmanuel Macron au profit de Rachida Dati, il s’est retrouvé sans base. Et connaît ainsi la précarité des conseillers ministériels. Mais soudain le ciel s’éclaircit avec l’ouverture de la direction des musées d’Orsay et de l’Orangerie, après le départ de Christophe Leribault pour Versailles.
Les candidats sont naturellement nombreux à ce poste envié, le ministère indique que 6 prétendantes ont été auditionnées dont, selon les rumeurs, Olivia Voisin du Musée des beaux-arts d’Orléans, Sylvie Patry qui avait quitté Orsay pour rejoindre la galerie Mennour ou encore Olivier Gabet conservateur au Louvre.
Le parcours de Sylvain Amic (56 ans) a plaidé pour sa nomination. Ancien enseignant (un bon signal de promotion sociale), il rejoint l’Institut national du patrimoine en 1997 et prend son premier poste de conservateur au musée Fabre de Montpellier où il participe au grand chantier de rénovation du musée qui rouvre ses portes en 2007. Puis en 2011 il prend la direction des musées de Rouen et élargit en 2016 son champ d’action en dirigeant les onze musées de l’agglomération. Cette double carrière d’abord à Montpellier puis à Rouen et les responsabilités managériales lui ont donné l’expérience nécessaire pour diriger un grand établissement parisien.
La visite au cabinet du ministre de la Culture lui a permis de mieux connaître les enjeux nationaux. Au cabinet, il travaille notamment sur le projet des métiers d’art et les lois de restitution. Il avait auparavant participé au projet de Françoise Nyssen visant à développer les prêts aux musées de la région, un argument qui a résonné aux oreilles de Rachida Dati qui a fait de la culture dans les territoires l’un des axes de sa communication.
Dernier argument et non des moindres, Sylvain Amic a une personnalité consensuelle, bienveillante et non clivante. Un atout pour un musée qui a vu plusieurs directeurs se succéder en quelques années et aspire à une forme de stabilité. Reste que Sylvain Amic n’est pas originaireétablissement Parisien et comme Serge Lemoine en son temps (2001-2008), il devra s’imposer parmi les 650 agents de l’établissement.
