l’essentiel
Avoir la tête dans les étoiles, c’est ce que propose l’exposition qui s’ouvre aujourd’hui à la galerie Paul-Sibra. La photographe Chantal Mailho a plongé son objectif sous les étoiles de la Voie Lactée.
A Castelnaudary, le nom de Mailho sonne comme une évidence. Depuis quatre générations, la famille est passionnée par la photographie. Chantal Mailho ne déroge pas à la règle. Ce soir, c’est sous le couvert de l’association Photographes engagés pour la vie que l’artiste présente une cinquantaine de photos. Pour fil conducteur : le ciel. Les étoiles, le soleil, la lune. «J’ai passé beaucoup de nuits dehors pour prendre les photos que je voulais», explique Chantal Mailho. Mais contrairement à l’ambiance générale, où aujourd’hui de nombreuses images sont retouchées, affinées, nettoyées voire construites de toutes pièces, le photographe joue la carte de l’authenticité. “La photographie, pour moi, c’est montrer la vérité.” Pas question pour elle de passer ses photos au moulin des logiciels de retouche. « Je ne fais aucun post-traitement. Je travaille toujours en mode manuel et je crée toujours ma photo avant la prise de vue », explique-t-elle. Avec toujours cette incertitude qui prévaut lorsque le négatif vire au positif. Chantal Mailho ne connaît rien au numérique, ni aux possibilités quasi illimitées qu’offrent les logiciels de retouche. Mais au XXIe siècle, elle préfère encore utiliser de bons vieux appareils argentiques de 50 ou 60 ans. « Du vrai pour du vrai », peut-on lire sur l’affiche qui présente l’exposition. Cette vérité est ce que l’œil voit ou perçoit. « Le paradoxe d’aujourd’hui, estime-t-elle, c’est qu’on doute presque davantage de la réalité d’une image lorsqu’elle n’a pas été retouchée, comme si elle ne reflétait pas la réalité ».
Chantal Mailho s’est également attachée à capturer ces instantanés nocturnes « dans des lieux simples et accessibles à tous ». Mais aujourd’hui, le photographe doit composer avec une pollution qui, bien qu’inodore, est bien visible : celle des lumières des villes et des villages. “On n’a plus de ciel noir et on se prive d’étoiles.” Si l’on s’efforce d’éteindre l’éclairage public, cette mesure s’avère largement inefficace. « Avec la pollution lumineuse, on ne voit plus les étoiles. La Voie lactée ne disparaîtra pas mais je pense que dans les 20 prochaines années nous ne verrons que quelques étoiles. » Un constat qui ne semble émouvoir personne. En attendant, Chantal Mailho ne compte pas se passer de nuits blanches.
