Un Christ plein d’indulgence pour les faiblesses humaines

Un Christ plein d’indulgence pour les faiblesses humaines
Descriptive text here
Au milieu du XIXème siècle, le peintre Théodore Chassériau prend le risque d’entreprendre un immense tableau sur le thème du Christ au jardin des Oliviers, sans commande. L’œuvre peut désormais être admirée dans le Lot.

Le Carême touche à sa fin.
N’oubliez pas Aleteia dans votre offrande de Carême,
pour que l’espérance chrétienne puisse briller !
Soutenez Alétéia !

JE FAIS UN DON

C’est une histoire qui commence à la fin des années 1830. Le ministère de l’Intérieur a commandé au jeune peintre Théodore Chassériau, 21 ans et élève de Jean-Auguste-Dominique Ingres, un Christ au jardin des Oliviers pour l’église Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime). ). Ses dimensions sont imposantes, elle mesure plus de 4,5 mètres sur 3,5 mètres. Présentée au Salon de 1840 à Paris, l’administration la fit aussitôt placer dans le sanctuaire charentais.

Peut-être vous demanderez-vous quel est le rapport entre ce tableau et celui de l’église de Souillac, dans le Lot. Si le thème est identique, ce n’est pas une copie. La composition et l’esprit sont différents. Chassériau a dû être fasciné par ce thème de Jésus au Jardin des Oliviers, car, après la commande pour Saint-Jean-d’Angély, il entreprit de réaliser un nouveau très grand format, reprenant ce sujet.

Théodore Chasseriau, « Le Christ au jardin des Oliviers », 1844 – Souillac (Lot, France), Abbaye Sainte-Marie.

Wikipédia, domaine public

C’est un risque que prend l’artiste car il n’a pas de commandes. Il peint par choix personnel. Cette idée peut paraître surprenante, car la taille de l’œuvre est considérable : 5 mètres sur 3,4 mètres. Cela entraîne inévitablement des coûts importants pour le peintre, sans aucune garantie qu’il sera ensuite racheté. En 1844, le tableau, réalisé à la peinture à l’huile, est présenté à Paris, au Salon, où il fait sensation. La manière innovante de traiter le sujet et le caractère monumental attirent l’attention… et l’intérêt de l’administration royale, nous sommes sous le règne du roi des Français, Louis-Philippe Ier.

Il faudra cependant attendre 1848 pour que le ministère de l’Intérieur s’y intéresse suffisamment pour l’acquérir et le déposer à Sainte-Marie de Souillac. Cette ancienne abbaye bénédictine du XIIe siècle a subi les ravages de l’Histoire, comme de nombreux lieux de culte et monastères. Ruiné et saccagé à plusieurs reprises lors de la guerre de Cent Ans, puis lors des guerres de Religion, il fut vendu comme bien national lors de la Révolution. Elle devient un temps collège, puis voit ses bâtiments transformés en lieu de stockage des feuilles de tabac avant de trouver une vocation paroissiale sous le 1er Empire. Le choix de déposer ce chef-d’œuvre de Chassériau à Souillac reste un mystère.

Un Christ serein et indulgent

Près de deux cents ans plus tard, c’est encore en ce lieu que les fidèles et les visiteurs peuvent contempler ce Christ qui semble si indulgent avec les faiblesses humaines. Dans le jardin de Gethsémani, à la pâle lueur de la lune, Jésus découvre Pierre, Jacques et Jean endormis. « Lorsqu’il revint vers les disciples, il les trouva de nouveau endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil » (Mt 26, 43). A gauche, au fond, on aperçoit la troupe d’hommes armés, conduite par Judas, qui vient l’arrêter. Jésus s’apprête à annoncer à ceux qui dorment : « Lève-toi ! Allons-y ! Voici, celui qui me délivre est proche. » (Mt 26,46)

[En images] : Jésus dans l’art et la littérature :

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Impact « dévastateur » du changement climatique sur les œuvres d’art : Actualités