Mohamed Bourouissa au Palais de Tokyo : l’art de diffuser

Mohamed Bourouissa au Palais de Tokyo : l’art de diffuser
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Au Palais de Tokyo, « Signal » propose une vision sur vingt ans de l’œuvre protéiforme de Mohamed Bourouissa. Un reflet en couleurs et en sons du monde contemporain.

Mimosas en fleurs, terre jaune, parterres de fleurs autour desquels les visiteurs peuvent flâner… Mohamed Bourouissa a imaginé son exposition au Palais de Tokyo comme un jardin parfaitement intégré à l’architecture du lieu et animé par un cœur battant qui donne son pouls : un logiciel diffusant le même film simultanément sur les écrans tout au long de la visite.

C’est à la fois une horloge et une playlist, ponctuant l’espace et le temps de l’exposition. Voici également un premier aperçu d’une sélection de ses œuvres vidéo.

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Pour prolonger la métaphore des mimosas, ces plantes ayant migré d’Australie vers l’Algérie (dans l’ouvrage « Brutal Family Roots »), les images des vidéos pollinisent les lieux. Ils révèlent l’univers de cet artiste né à Blida en 1978 et actif depuis le début des années 2000.

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L’exposition rassemble des sons, des dessins, des sculptures, des films, des plantes.

© Aurélien Molé

« L’idée n’est pas d’avoir une vision exhaustive de mon travail, mais de ressentir des ambiances, et peu importe si les choses nous échappent. J’invoque une dimension inconsciente chez le spectateur », dit-il. Son œuvre reflète les horreurs du monde contemporain, les violences faites aux corps et aux sociétés.

Des images tendres et fortes

Depuis vingt ans, Mohamed Bourouissa bénéficie d’expositions personnelles remarquées au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, aux Rencontres de la Photographie d’Arles et à la Fondation Barnes de Philadelphie. « Signal » revient sur ses débuts, avec ses photographies de la série « Périphérique », sa vidéo « La valeur du produit », une parodie d’un film d’entreprise sur la vente de stupéfiants, ou encore les carnets de son projet ” L’utopie d’August Sanders.

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L’exposition dévoile également son nouveau film, « Généalogie de la violence », qui commence sous la forme d’une romance, se poursuit par un contrôle policier et dérive dans un monde fantastique. Une forte tendresse se dégage de ces images.

Résonnez avec d’autres artistes invités

Mohamed Bourouissa a également invité à exposer à ses côtés d’autres artistes dont les univers entrent en résonance avec le sien – un geste qu’il a souvent déjà posé. Artistes de différentes générations, amis de longue date ou rencontrés plus récemment : Neïla Czermak Ichti, Ibrahim Meïté Sikely, Christelle Oyiri, Abdelmajid Mehdi ou encore le collectif Hawaf, dont il fait partie depuis trois ans.

« L’amitié est plus subversive qu’on ne le pense. C’est ce qui pousse les gens à se révolter, à résister, à dire ce qu’on a à dire », ajoute-t-il.

A l’invitation du Louvre, il réalise actuellement un portrait des Tuileries sous forme de courtes vidéos, publiées chaque semaine sur le compte Instagram du musée. Une autre façon d’explorer les mystères d’une architecture mentale, liée à l’astrologie, à la flânerie, au paradis. Peut-être qu’un jour il créera un jardin en pleine terre.

« Signal », Mohamed Bourouissa, jusqu’au 30 juin 2024 au Palais de Tokyo (Paris).

©DR

 
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