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Une Philippine condamnée à mort en Indonésie est rentrée chez elle

Une vraie histoire de Noël. Après avoir passé quatorze ans en prison en Indonésie, Mary Jane Veloso, 39 ans, va pouvoir passer les vacances de Noël chez elle aux Philippines. “C’est un miracle, ça ressemble toujours à un rêve” a déclaré lundi 16 décembre cette Philippine, mère célibataire de deux jeunes adolescents, en apprenant la nouvelle publiée par le ministère indonésien des Affaires juridiques et des Droits de l’Homme.

Condamnée à mort en Indonésie pour trafic de drogue, une affaire à rebondissements qui a choqué ses compatriotes, elle est rentrée mercredi 18 décembre à l’aube dans son pays où elle a été de nouveau incarcérée. Elle a été emmenée dans une prison pour femmes environ une heure plus tard. Son sort est désormais entre les mains du président Ferdinand Marcos Jr., qui a droit à la grâce.

Mary Jane Veloso a été condamnée à mort après avoir été arrêtée en 2010 alors qu’elle transportait 2,6 kilogrammes d’héroïne entre Kuala Lumpur et Jakarta. Cinq ans plus tard, alors qu’elle était sur le point d’être exécutée, le gouvernement philippin a réussi à obtenir un sursis de dernière minute. Entre--, une femme soupçonnée de l’avoir recrutée venait d’être arrêtée et jugée pour trafic d’êtres humains. La famille et les partisans de Mary Jane Veloso aux Philippines affirment qu’elle est innocente et qu’elle a été victime d’un réseau international de trafic de drogue.

Une possible grâce présidentielle

“Mary Jane ne savait pas que la valise que son recruteur lui avait donnée alors qu’elle était en Malaisie contenait de la drogue”, expliquait, en 2022, l’ONG South Feminist Futures basée à Manille, dans une lettre adressée au président indonésien Joko Widodo, appelant à sa clémence. « Nous pensons que Mary Jane fait partie des innombrables femmes et filles dont les conditions économiques et sociales les rendent vulnérables à la traite des êtres humains. » a ajouté la lettre, soulignant que « son recruteur a été condamné en 2020 à la perpétuité pour recrutement illégal et fraude à grande échelle ».

Aujourd’hui, Mary Jane s’apprête à retrouver ses deux fils et sa mère de 65 ans, sans savoir encore si elle continuera à purger sa peine de prison dans son pays ou si le président Ferdinand Marcos fera preuve de clémence et lui accordera sa grâce. « L’Indonésie respectera la décision du gouvernement philippin si Manille décide d’accorder la grâce » a en tout cas déclaré le ministre des Affaires juridiques.

«J’ai toujours prié Dieu»

Pendant sa détention, Mary Jane a déclaré qu’elle avait appris à jouer au volley-ball et à confectionner des vêtements traditionnels indonésiens en batik. À sa sortie, elle offrira à la prison un tableau de papillons, symbolisant sa transformation. «J’étais comme une chenille, indésirable et méprisée (…). Je suis devenu ce que je suis aujourd’hui, un papillon, renaissant et prêt à affronter un avenir coloré, a-t-elle déclaré à un journaliste de l’Agence -. J’ai toujours prié Dieu et il a répondu à mes prières. »

L’Indonésie, où les lois antidrogue sont parmi les plus strictes au monde, compte actuellement au moins 530 condamnés à mort, selon l’association de défense des droits Kontras, citant des données officielles. Parmi eux, 96 étrangers, dont deux femmes, selon le ministère de l’Immigration et des Services correctionnels.

Parmi les condamnés à mort figure le Français Serge Atlaoui, 60 ans, père de quatre enfants, arrêté en 2005 pour “trafic de drogue”, ce qu’il a toujours nié. Selon Jakarta, la a récemment demandé son rapatriement. Les dernières exécutions capitales en Indonésie remontent à 2016 : un Indonésien et trois Nigérians, condamnés pour “trafic de drogue”avait été abattu.

 
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