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Des huissiers dédiés au rayonnement de la justice

JUSTICE. La profession d’huissier reste un élément clé dans une société juridique. Pascal Gagné et Samuel Lachance, huissiers du district de Beauce, témoignent de ce maillon méconnu du système judiciaire.

L’exercice d’huissier de justice passe d’abord par l’obtention d’un diplôme d’études collégiales en techniques juridiques ou d’un diplôme universitaire en droit. Les candidats s’inscrivent ensuite à une formation professionnelle dispensée par la Chambre des huissiers du Québec (CHJQ). Cet ordre professionnel supervise également le travail de ses membres.

« Le cours d’huissier est beaucoup axé sur la pratique. Vous pouvez effectuer toutes les tâches seul pendant le stage, sauf l’exécution des jugements où vous êtes accompagné d’un huissier d’expérience », explique M. Lachance, qui exerce ce travail depuis deux ans.

Pour Pascal Gagné, huissier de justice avec 25 ans d’expérience, les particuliers et les entreprises ne peuvent se soustraire à leurs obligations. « La loi est la même pour tout le monde. Nous sommes des acteurs du système, comme la police et les avocats », explique-t-il.

De nombreuses tâches

Equipé d’un badge avec son numéro propre, l’huissier effectue plusieurs tâches pour le secteur public et privé : signification, exécution du jugement, expulsion, vente sous contrôle judiciaire, constat d’huissier, recouvrement amiable, évaluation du mobilier… un univers bien loin du image tronquée de l’homme costaud et méchant !

« Nous ne nous levons pas tous les matins en pensant à notre prochaine crise. Un huissier fait preuve d’empathie et garde son sang-froid, mais il est organisé et vit selon des règles. […] Il faut désamorcer certaines situations, même si ce n’est pas vraiment notre rôle», affirme M. Gagné.

Il cite la notion d’expulsion, une procédure ordonnée par le Tribunal administratif du logement (TAL). « Un locataire perd son logement pour de nombreuses raisons, comme la fin d’un emploi ou un problème de consommation. Seul un huissier peut expulser le locataire. Le propriétaire, les policiers et les travailleurs sociaux n’ont pas ce pouvoir», indique Pascal Gagné, ajoutant que l’huissier collabore avec ces professionnels lors de certaines opérations.

« Nous n’avons pas d’armes et nous ne savons pas toujours comment la personne va se comporter. Il faut prendre du recul et développer son écoute », explique Samuel Lachance.

Une succession rare

L’absence de relève faisait partie des discussions lors du dernier congrès annuel de la CHJQ, tenu en octobre à Saint-Hyacinthe.

Samuel Lachance savait depuis le début qu’être huissier représente plus un mode de vie qu’un métier. « Je parcours plus de 1 000 kilomètres par semaine, selon le volume de dossiers. […] Il faut mettre une coquille et laisser le travail au bureau», explique le jeune homme de 24 ans.

Sa cohorte comprenait un nombre égal d’hommes et de femmes, ce qui était encore extrêmement rare il y a quelques années. Il aime l’aspect d’être un travailleur autonome, tout comme Pascal Gagné.

« Nous sommes notre propre PME. […] C’est un métier peu connu, mais nécessaire. Dans mon cas, c’était un accident après la rentrée scolaire. Je voulais faire du droit, sans être avocat ni notaire. Nous intervenons dans de nombreux contextes différents », rappelle-t-il.

Les lecteurs souhaitant en savoir plus sur les devoirs d’un huissier peuvent consulter le site Internet de la Chambre des huissiers de justice du Québec (chjq.ca).

 
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