Peut-être en avez-vous déjà entendu parler Mouvement 4B ? Un mouvement féministe radical, qui trouve sa source en Corée du Sud dans les années 2010 et qui prône le rejet du patriarcat et par extension, des hommes. Ces dernières années, le mouvement 4B a progressivement franchi les frontières coréennes pour trouver un écho en Occident où, depuis le mouvement MeToo, le féminisme a repris des couleurs. Aux États-Unis notamment, alors que la récente élection de Donald Trump suscite l’inquiétude, des groupes se réclamant du mouvement 4B émergent ici et là.
En France, cela pourrait se traduire par le Mouvement 4 Non. En coréen, chaque principe commence par « bi », qui signifie « non ». Il prône le rejet de quatre aspects de la vie traditionnelle par rapport aux hommes :
Un mouvement qui est en réaction à la culture particulièrement patriarcale et misogyne de la Corée du Sud, où les femmes sont confrontées à l’inégalité des sexes, à la violence sexiste et à une intense pression sociale concernant le mariage et la maternité. Le mouvement 4B appelle à rompre avec une misogynie profondément ancrée dans la société en renonçant aux conventions du couple et de la famille.
L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le 5 novembre 2024, a donné une nouvelle visibilité au mouvement 4B. Pour de nombreuses Américaines, cette victoire a été perçue comme un symbole de régression des droits des femmes, notamment sur des sujets comme l’avortement et le droit de contrôler son corps. Le nouveau président des États-Unis et les hommes qui composent son entourage proche et ses partisans sont également perçus comme une certaine incarnation d’une masculinité toxique.
Des inquiétudes dont les femmes se sont emparées sur les réseaux sociaux. Sur TikTok et Instagram, les discussions ont mis en relation des femmes, qui ont choisi de se tourner vers les principes du 4B pour exprimer leur mécontentement face à la misogynie institutionnalisée et revendiquer leur indépendance. Ce phénomène met en évidence l’impact mondial des luttes féministes.
Si le Mouvement 4B reste marginal, malgré un récent regain d’intérêt, C’est parce que c’est considéré comme trop radical. Il est notamment critiqué pour être exclusif et/ou non représentatif des préoccupations de la majorité des femmes. Par ailleurs, certains considèrent que cette approche, en rejetant toute forme de coopération avec les hommes, pourrait nuire aux progrès collectifs dans la lutte pour l’égalité femmes-hommes et donc être contre-productive.