En Turquie, en Iran, en Chine, en Inde… La Russie développe son parc de tranches nucléaires partout dans le monde, selon les informations du Financial Times. Dix réacteurs nucléaires russes sont actuellement en construction. L’objectif : devenir un fournisseur majeur d’énergie nucléaire malgré les sanctions commerciales imposées par les pays occidentaux sur le secteur gazier et pétrolier depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.
Energie nucléaire : la Russie vise la plus haute marche du podium
Le pays souhaite être «l’un des plus grands constructeurs de nouvelles centrales nucléaires au monde», a déclaré Boris Titov, représentant spécial du Kremlin pour la coopération internationale.
Pour cela, Moscou mettrait en œuvre une stratégie visant à établir des centrales nucléaires dans le monde entier afin de renforcer son influence mondiale. Leurs cibles, selon Boris Titov, sont les pays « en développement », désireux de bénéficier d’une énergie plus propre. La construction de réacteurs nucléaires s’étendrait à 54 pays selon un article publié l’année dernière dans la revue Nature Energy par l’Institut norvégien des affaires internationales.
Boris Titov a notamment cité la centrale de Paks 2 en Hongrie ainsi que certaines tranches au Bangladesh et en Turquie. Une petite centrale nucléaire modulaire serait également en construction en Ouzbékistan.
La contre-attaque des pays occidentaux
L’Europe poursuit son objectif d’indépendance vis-à-vis des importations de carburant russe d’ici 2027. Dan Jørgensen, le nouveau commissaire européen à l’énergie, a déclaré vouloir examiner «chaîne d’approvisionnement nucléaire dans son ensemble« .
La Hongrie et la Slovaquie semblent toutefois faire exception. Viktor Orbán et Robert Fico, respectivement Premiers ministres de ces deux pays, ont déclaré qu’ils bloqueraient toute mesure visant à restreindre l’industrie nucléaire civile russe.
De son côté, Washington se dit préoccupé par le fait que certains pays se tournent vers la Chine ou la Russie pour s’approvisionner en énergie nucléaire. C’est en tout cas le sentiment exprimé par Jake Levine, directeur principal de la politique climatique et énergétique au Conseil de sécurité nationale des États-Unis, lors de la COP29.