Par
Editorial Sillé-le-Guillaume
Publié le
22 décembre 2024 à 10h16
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Mardi 3 décembre, à Sougé-le-Ganelon (Sarthe), ils étaient 4 résidents de la résidence Anaïs de la rue Castine, Dominique, Brian, Jordan et André, fiers de recevoir chacun la clé de l’appartement communautaire de la rue de Paris, loué à la municipalité.
Si Dominique, Brian et Jordan semblaient confiants, André a verbalisé un peu son appréhension. La maison qui leur est assignée n’est qu’à 500 mètres du domicile, il n’en reste pas moins que, pour ces personnes handicapées, qui vivent en institution depuis des années, il s’agit une pause symboliquecelui des débuts de l’autonomie au quotidien.
Quel bilan pour cette première expérience d’hébergement temporaire indépendant ?
La Fondation Anaïs, créée en 1954, gère une centaine d’établissements dans le Nord-Ouest de la France. Parmi eux, 2 centres de vie, l’un à Beaumont, l’autre à Sougé, sous la direction d’Anne Denis.
A Sougé, les pièces de 9 à 12 m2 paraissaient, au vu des normes actuelles, trop exiguës, la première idée fut de démonter les cloisons pour faire 2 chambres à partir de 3. Mais il est vite apparu qu’une telle restructuration, outre les difficultés techniques et les coûts qu’elle engendrerait, poserait des problèmes d’agrément et de gestion du personnel, la réduction des résidents entraînant de facto une réduction des effectifs.
Le projet « Hors les murs »
C’est finalement le nom donné à l’expérience. Il s’inscrit dans une philosophie générale d’autonomisation, d’environnement ouvert, inclusion des personnes handicapées qui, s’ils ne sont pas en mesure de travailler, disposent néanmoins d’une autonomie suffisante dans la vie quotidienne, l’objectif étant de développer leur autonomie et leur intégration au cœur de la ville.
Il doit permettre de bien accueillir une partie des résidents tout en s’installant un outil pédagogique innovant. Anne Denis raconte sa démarche : « Je me suis rapprochée de la mairie. Le maire Philippe Rallu s’est immédiatement intéressé à ce projet. Une maison de ville était inoccupée, celle de l’ancien médecin. Il a spontanément proposé l’occupation. »
15 jours d’autonomie
La maison est donc louée à la fondation Anaïs, à titre expérimental, pour une durée de 10 moisjusqu’au 31 juillet 2025.
C’est ainsi que l’ancienne salle d’attente est devenue un salon, la salle de consultation transformée en cuisine. Ces travaux de mise aux normes ont été réalisés par la municipalité durant l’été, l’aménagement intérieur réalisé par AnaÏs.
Le principe : occupation par groupes successifs de 4 résidents bénévoles pour une durée de 15 jours. Ils y prennent leur petit-déjeuner avant de se rendre au foyer pour les ateliers, ils y reviennent le soir, après le dîner. Il appartient à un professionnel de les assister partiellement matin et soir. Un tableau de bord pour l’entretien des locaux est affiché.
Un premier bilan satisfaisant
Deux semaines se sont écoulées. L’équipe observe : « Les 4 pionniers semblent heureux et fiers de l’expériencemême André qui avait exprimé des réticences au début. L’effet de groupe joue un rôle dans le réconfort de chacun, les plus audacieux encourageant les autres. Ils n’ont appelé qu’une seule fois l’équipe éducative du foyer, car ils ne parvenaient pas à allumer la télévision. Ils n’étaient jamais en retard pour arriver à la maison le matin. Un prochain groupe, mixte cette fois, devrait prendre le relais début janvier. »
Après retour d’expérience, fin juillet, une réflexion sera menée par la commune pour une deuxième phase de travaux sur la maisonparticulièrement thermique (mode de chauffage, isolation, ouvertures).
Pour Philippe Rallu « ce beau projet renforce les liens historiques entre la maison et la commune, très attachée à cet établissement présent sur la commune depuis 30 ans. »
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